Quand il descendit du ciel
Datte: 10/12/2019,
Catégories:
inconnu,
strip,
jeu,
Humour
Auteur: Pattie, Source: Revebebe
... long de son manteau.
— Quelle nuit de merde. Et il a fallu que je tombe en panne devant chez vous. Ce satané renne n’aurait pas pu trébucher ailleurs que sur VOTRE cheminée, non, ça aurait été trop beau, une maison avec des enfants dedans, des jeunes qui ne demandent qu’à aider un père Noël en détresse, mais ça, ça n’arrive que dans les séries américaines, évidemment, ça ne va pas m’arriver à MOI !
Il se dirigea alors, claudiquant sur le seau, vers la porte où je me tenais. J’eus un petit mouvement de recul, mais je me contins : il allait probablement se transformer en Johnny Depp et ma nuit serait sauvée. Il porta une main maculée de peinture noire sur mon bras et me pinça.
— Aïe !
— Voilà, vous êtes convaincue ? Vous ne rêvez pas. Maintenant, aidez-moi ! J’ai presque terminé, mais je ne peux pas finir ma tournée le pied dans un seau !
Effectivement, je ne rêvais pas. Dans ce cas… j’avais face à moi un cambrioleur ringard vêtu en père Noël !
J’ouvris la bouche pour hurler. Peut-être que dans une situation d’urgence, mon frère saurait défendre la tribu ? Au pire, il assommerait l’agresseur avec un discours rasoir sur l’avènement de l’Art Morne.
Pressentant mon cri, le cambrioleur posa une main sur ma bouche. Je sentis contre mes dents le goût écœurant et la texture pâteuse de la peinture.
Il m’amena près de la baie vitrée dont il tira le rideau sur le côté. Devant la porte d’entrée se trouvait le traîneau. Énorme, le traîneau. À peu près gros comme un ...
... camion, avec des rennes attelés. L’un d’eux avait une patte en l’air, tel un gigantesque chat blessé.
— Vous voyez, je ne mens pas. Je suis le père Noël et j’ai besoin d’aide.
En effet, je voyais. Le traîneau était magnifique. Il était entouré d’un halo de lumière, comme une grosse luciole, et de la poudre dorée semblait s’envoler au moindre frémissement des rennes. Ceux-ci me regardaient d’ailleurs, l’air aussi étonné que moi.
— S’il vous plaît… Le seau !
Je regardai à nouveau le père Noël. Encore sous le choc, j’attrapai le seau et tirai. Ça résistait. Je tirai plus fort. Le seau céda et le père Noël et moi partîmes chacun d’un côté, déséquilibrés. Je butai contre la vitre. Il tenta de se rattraper au coin d’un meuble, le rata et s’affala par terre.
Une fois sur le sol, il s’assit, regarda sa barbe, son manteau taché, sa botte noire dégoulinante, et il renifla, l’œil humide.
Ah non ! Il n’allait pas se mettre à pleurer ! Ça suffit les pleurnichards !
— Ah non, vous n’allez pas vous mettre à pleurer ? Ça suffit les pleurnichards !
Piqué au vif, le père Noël se redressa, puis se leva, essayant le plus dignement possible de ne pas glisser sur sa botte pleine de peinture. Se drapant dans son manteau rouge et noir, levant haut le menton, il dit d’un ton altier :
— Je vous remercie, Mademoiselle. Je vais vous laisser maintenant, ma tournée m’attend.
Il me tourna le dos et se dirigea vers la cheminée, la barbe à la main.
Quoi ? Le héros qui avait ...