Quand il descendit du ciel
Datte: 10/12/2019,
Catégories:
inconnu,
strip,
jeu,
Humour
Auteur: Pattie, Source: Revebebe
... parents, pour boire une bonne bouteille ou l’utiliser pour assommer celui de ma famille qui osait troubler mon repos.
Je me levai, tâtonnante et approximative. Trois heures du mat’, merde, c’était pas une heure pour déranger les fées du logis fatiguées, énervées, pas douées.
Dans les chambres, je glissai un œil. Tout était calme.
Allons, bon, alors ce bruit, c’était le chat qui s’y mettait lui aussi ? Serait-il en train d’essayer d’avaler une malencontreuse part de dinde trop cuite ?
Je descendis l’escalier en bâillant. Je parcourus le couloir, évitant de mettre la main sur le mur noir ou les pieds dans une tache de peinture fraîche.
Et là, dans le salon, devant le sapin de Noël, je trouvai… (jurez que vous n’allez pas vous moquer…) le père Noël.
Ce n’était peut-être pas le père Noël. Mais en tous cas, dans la nuit du 24 au 25 décembre, un individu vêtu d’un manteau rouge, portant une longue barbe blanche un peu décalée sur la joue et une hotte sur son dos, était planté dans le salon, devant le sapin. Le pied dans un seau de peinture.
Un faux père Noël avec un seau noir ? Un vrai cambrioleur, comme dans la chanson de Renaud ?
Allez savoir.
Surpris par la lumière, il se tenait là, les épaules un peu rentrées, comme dans l’attente d’un coup.
Je restai médusée, n’en croyant pas mes yeux bouffis de sommeil. Il se redressa, tenta en vain de retirer son pied du seau et, rajustant sa barbe qui tentait une fuite stratégique, il eut un geste ...
... d’apaisement.
— Pas d’affolement, Mademoiselle, ce n’est rien, je suis le père Noël.
À titre de preuve, la barbe dissidente tomba à ses pieds, dans le seau de peinture noire. Il poussa un soupir résigné, la ramassa et contempla les dégâts. Puis il poussa un autre soupir agacé en constatant que son geste avait éclaboussé son manteau rouge.
— Meeeeeeeeeeeeeerdeputainfaitchier !
Ceux qui n’ont jamais croisé dans leur salon, sur le coup de trois heures du matin, le père Noël, le pied dans un seau de peinture, tenant à la main une moumoute noire qui dégouline sur son manteau rouge, pestant à grand renfort de gros mots, ne savent pas réellement ce qu’est un Noël pourri.
Il finit par me lancer un regard furieux :
— Excusez-moi, mais au lieu de me regarder la bouche ouverte, pourriez-vous m’AIDER ?
— Pa… pardon ?
— Prenez le seau, mon pied est coincé !
C’était donc un rêve ! Tant mieux, cela signifiait que je dormais, que donc j’allais récupérer pour être en forme le lendemain. J’allais simplement terminer ce rêve, pour évacuer ce que mon subconscient essayait d’évacuer, et ensuite passer à un autre. Celui avec Johnny Depp serait le bienvenu.
— Qu’attendez-vous ?
Il s’impatientait.
— J’attends la fin de mon rêve. Ça ne devrait pas tarder. La plupart des rêves, même ceux qui paraissent longs, ne durent que quelques instants. Je l’ai lu dans Biba.
Il ouvrit la bouche, stupéfait. Puis son regard prit une nuance douloureuse et il baissa les bras, la barbe coulant le ...