1. Une leçon d'amour


    Datte: 20/03/2018, Catégories: fh, hplusag, fplusag, intermast, Oral pénétratio, portrait, amourdram, Auteur: Zahi, Source: Revebebe

    ... déclarer. Ensemble ils préparent du poulet au four, puis ils le mangent dans le salon. Quand ils terminent, il est presque vingt heures, il fait jour encore, trop tôt pour se coucher.
    
    — Je vais porter un morceau à Madame Nataf, dit Mohsen en se levant.
    — Non, je vais le faire moi-même, et puis je vais lui dire adieu, peut-être que je ne la verrai plus avant de partir.
    
    Il replonge sur le canapé, alors qu’elle se lève doucement, en baissant sa jupe qui s’était légèrement relevée. La lumière rouge du soleil couchant, venant de la fenêtre, la frappe de plein de fouet, et éclaire d’une onde chaude les trames de son chemisier, ainsi que son visage et ses cheveux. Jamais Mohsen n’avait vu une femme aussi belle.
    
    En retournant à l’appartement, elle trouve Mohsen avec un violon. Il tente de l’accorder avec apparente difficulté.
    
    — Oh, lui dit-elle, tu fais de la musique.
    — Un tout petit peu, lui dit-il, vraiment un tout petit peu.
    — Bon, qu’est-ce tu vas me jouer, dit-elle en se mettant sur le fauteuil, d’un ton ravi.
    — De l’arabe, Oum Kalthoum essentiellement.
    — Oh, j’adore, dit-elle, vas-y !
    
    Il achève d’accorder le violon, sans être certain, puis se met à jouer l’ouverture de« Tu es ma vie ». Fatma écoute admirative, puis commence à fredonner la mélodie, avant de se mettre à chanter.
    
    Pendant ce temps, Mohsen a arrêté de jouer, parce qu’il s’est trouvé fort ému, d’autant plus qu’il ne savait bien jouer que l’ouverture.
    
    — Bravo, lui dit-il, bravo, tu as ...
    ... vraiment une très belle voix.
    — Est-ce que tu aurais une cigarette ? dit Fatma.
    — Non, je piochais chez Samia.
    — Et de l’alcool ?
    — Oui, du Whisky ?
    — Parfait !
    
    Il va chercher le whisky, alors qu’elle ramène un paquet de cigarette de la valise de Samia. Ils se mettent sur le tapis, par terre, et ils fument deux cigarettes d’affilée, en buvant deux verres chacun, puis Fatma prend le violon, l’accorde habilement sous l’œil étonné de Mohsen.
    
    — Qu’est-ce que tu veux que je te joue, lui dit-elle.
    — Oum Kalthoum, au début.
    —« Les ruines » ?
    — Non, cela me fera trop d’émotions, laissons-la pour la fin.
    — D’accord.
    
    Elle enchaîne quatre ouvertures d’Oum Kalthoum :« Une nuit d’amour », « Tu te souviens encore », « Mille et une nuits », « Les quatrains de Khayyem ». À la dernière, elle se met à chanter.
    
    Mohsen ne peut s’empêcher de danser, en buvant, et en applaudissant. Puis Fatma enchaîne avec des classiques tunisiens :« J’ai rencontré deux vierges », « Porte ma lettre à Djerba », « Mon oncle m’a échangée », et plein d’autres, jusqu’à ce que Mohsen, resté debout à danser, n’en puisse plus et s’écroule par terre, mettant sa tête sur les genoux de Fatma. Elle arrête de jouer et prend un autre verre, puis ils fument une clope ensemble, en se l’échangeant après chaque taffe. Enfin ils se regardent pendant longtemps, sans dire un mot.
    
    — Tu veux qu’on… dit Mohsen doucement, hésitant, les nerfs émus, en posant une main sur la cuisse de Fatma, sans oser terminer sa phrase.
    — ...
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