Une leçon d'amour
Datte: 20/03/2018,
Catégories:
fh,
hplusag,
fplusag,
intermast,
Oral
pénétratio,
portrait,
amourdram,
Auteur: Zahi, Source: Revebebe
... légumes dans un magasin halal, puis rentre à son appartement, à l’étage d’une villa. Ce n’est pas très pratique au niveau transports, car pour s’y rendre, il faut prendre un bus à partir de la gare, puis faire un bon quart d’heure à pieds, mais c’est une bonne affaire pour deux étudiants étrangers à Paris, dans un petit hameau calme et verdoyant. Ce n’est pas très cher par rapport à ce qu’on trouve habituellement en région parisienne, et ils ont une entrée particulière, ce qui leur permet de se déplacer et de recevoir leurs amis en toute intimité. L’étage est constitué d’un petit salon à l’entrée, d’un couloir, de deux chambres, d’une petite cuisine et d’une salle d’eau, qui fait douche et toilette. Un grand placard court tout le long du couloir, tellement grand qu’un homme comme Mohsen pourrait facilement coucher dedans.
Madame Nataf, qui habite le rez-de-chaussée, a accepté de leur laisser ses meubles, un canapé et un fauteuil en velours, défraîchis, les lits dans les chambres et l’équipement de la cuisine. La condition, morale plus que contractuelle, conclue avec le fils de Madame Nataf, médecin à Marseille, était de s’occuper quelques fois du jardin, de faire les courses de l’octogénaire une fois par semaine, et d’appeler le fiston si elle a un malaise.
Dans les faits, ils sont les vrais occupants du jardin quand il fait beau, et madame Nataf, qu’ils trouvent fort sympathique, ne sort jamais de sa maison sauf parfois pour leur tenir compagnie. La première fois ...
... qu’ils lui ont emmené un plat de couscous, elle était tellement émue qu’elle eut du mal à trouver assez de mots pour les remercier puis, quelques jours après, elle leur offrit une bouteille de bon vin en retour. Depuis, ils lui ramènent régulièrement des plats, lorsqu’ils arrivent à cuisiner chez eux, tandis qu’elle leur offre de ce que lui ramène son fils de Provence : du vin, du fromage, du jambon de pays.
Après une petite pose, Mohsen met le couscous à cuire et descend faire un petit tour dans le jardin. Madame Nataf l’a vu par sa fenêtre, et l’a appelé aussitôt,
— Je n’ai pas vu Monsieur Sabri aujourd’hui, s’inquiète-t-elle.
— Tôt ce matin, nous sommes allés à l’aéroport de Roissy, Il est parti pour trois mois à Huston, au Texas, lui répond Mohsen, il fait des travaux à l’université, là-bas, cela fait partie de sa thèse.
— Ah bon, dit Madame Nataf vaguement, comme si elle ne comprenait pas l’utilité du voyage, il faudra bien arroser, continue-t-elle, cela fait plus d’une semaine qu’il n’a pas plu.
Mohsen commence à ramasser les feuilles mortes et à sarcler les mauvaises herbes, alors que les trois chats de Madame Nataf viennent se vautrer au soleil à ses pieds. Puis, d’un petit débarras dans un coin, il sort un sécateur et se met à tailler les ibiscus qui entourent le jardin de trois côtés. Il enlève avec peine les branches mortes à l’intérieur des ramures, et tente, tant bien que mal, de tailler le feuillage extérieur comme un mur. De temps à autre, il remonte à la ...