Kinshasa - Limete
Datte: 28/11/2019,
Catégories:
fh,
hplusag,
douche,
amour,
Oral
Auteur: Jean Balun, Source: Revebebe
Résumé de l’épisode précédent : Jean a rencontré Lydia, une jeune Congolaise lors d’une foire en Angola et succombe à son charme. Rien de vraiment concret ne s’est encore passé entre eux. Mais ils sont restés en contact et ont convenus de se revoir à Kinshasa.
Me revoici à Kinshasa, ville que j’aime, pourtant aucun monument ne lui confère un quelconque intérêt, sauf peut-être le bâtiment de la Gecamine et la tour de l’échangeur avec sa statue de Patrice Lumumba, le poing levé, et encore. Je m’y sens bien, c’est tout.
C’est une ville tentaculaire, peuplée de huit à dix millions d’habitants, personne ne le sait avec précision ; mais verdoyante, partout des arbres, le long des boulevards, dans les parcelles aux larges dimensions offrent leurs ombres, voire leurs fleurs.
Je viens d’arriver à l’aéroport de N’Djili, dans la moiteur du fleuve tout proche. C’est une sensation étrange, une chaleur d’étuve qui vous pénètre, qui s’insinue partout, qui remonte par les jambes du pantalon.
Sur le tarmac, des avions parqués dans un joyeux désordre, de nombreux appareils russes, vétustes et mal entretenus, affectés aux vols intérieurs : les fula-fulas, les cercueils volants, plus de trente crashes en 2005. Que de souvenirs, cocasses avec le recul, nous y avons survécu, nous pouvons donc en rire…
N’Djili, je l’appelle « l’enfer de N’Djili ». Ici, tout est prétexte pour vous soutirer quelques dollars, j’ai beau y être habitué, savoir comment éviter les pièges où tombent les ...
... « nouveaux », je suis sur des charbons ardents, agressif même. Je déteste cet endroit.
Je viens de récupérer mes bagages, après une heure d’attente devant le tapis, dans une salle surchauffée, sans ventilation. Une heure à repousser les avances des porteurs et à admirer de superbes papillons géants aux ailes brunes qui vont et viennent parmi les voyageurs. Spectacle incongru, décalé, tant de grâce dans un lieu si laid…
«Ouf, voilà Nestor ! »
Nestor, c’est notre représentant local. Avec lui, le contrôle des douanes est une formalité : un hochement de tête, une poignée de main, et nous passons sans un mot, sans rien ouvrir. Je préfère : il y en a pour une fortune en outillage et pièces détachées là-dedans.
Ces poignées de main, j’en veux bien tout le temps. Ce qui échappe aux observateurs non-avertis, c’est le petit papier plié qui passe d’une main à l’autre, vert et blanc, avec la mention « In God we trust ».
Je viens souvent ici. Mon territoire, enfin celui du bureau dont je dépends, c’est l’Afrique. Je passe en moyenne de trois à quatre mois par an sur le terrain, pour installer nos équipements et former les futurs utilisateurs.
On nous envie. Nous en avons de la chance de voyager autant, de visiter tant de pays lointains et exotiques… dont nous ne voyons, la plupart du temps, que l’aéroport, l’hôtel, l’établissement du client, l’un ou l’autre restaurant et le trajet y menant. Le reste, c’est douze à quatorze heures de boulot, sept jours sur sept. Pas si ...