De l'habit au moine - Histoires de Sexe

De l'habit au moine

... pour pouvoir observer leurs attitudes, leurs regards.

— Partons d’ici, alors, proposa l’homme.
— Pas maintenant, je dois repartir avec lui, et j’ai encore quelque chose à faire après. Mais donnez-moi votre numéro de téléphone, je vous rappelle plus tard.
— Dans la soirée ? C’est parfait, comme cela, je peux finir avec mes amis, ensuite je serais seul.

Il y eut un nouveau silence, le bruit distinct du sac qui s’ouvrait et se refermait.

— À tout à l’heure.

Le bruit de la respiration de Mathilde était devenu nettement perceptible. Puis elle se mit à marcher, et Marc enleva l’oreillette.

Mathilde rejoignit Marc à sa table. Elle avait les joues enflammées, et les yeux brillants.

— J’ai réussi… j’ai son numéro de téléphone, je peux l’appeler pour le retrouver, et croyez-moi, pas pour parler pluie et beau temps.
— Ce soir ?

Mathilde eut une hésitation marquée. Dans le feu de l’action, elle n’avait pas eu de scrupule à tromper l’homme au blouson de cuir, mais avec le recul… Elle éluda.

— Pourquoi pas… Je n’ai pas parlé sexe, mais croyez-moi, à ce niveau l’échange était réel, mais non-verbal.

Marc la croyait volontiers

— Il vous plait ?

Mathilde eut une autre hésitation, avant de répondre, les joues plus rouges que jamais.

— Il n’est pas insignifiant comme les deux autres.
— Et cela vous a aidée pour jouer votre rôle.
— Oui… je suis entrée dans le jeu.
— À quel moment ?

Mathilde réfléchit.

— L’échange de regards. Après, j’ai agi comme ...

... si je voulais vraiment ce rendez-vous. Je croyais à ce que je faisais. Du coup, c’était facile… en fait, je n’aurais jamais cru que faire ce genre de chose soit si facile.

Marc acquiesça. Elle avait finalement été en accord avec le personnage de femme en quête d’aventure qu’il avait défini pour elle pour l’après-midi, ce n’était pas si mal. L’ennui, c’est qu’elle n’avait pas choisi Klein comme elle avait choisi l’homme au blouson de cuir.

Juste à ce moment, une icône clignota. Marc regarda, c’était Klein. Son message était très bref, une confirmation.

Demain, quinze heures, à la station.

Mathilde et Marc se regardèrent. Le grand jour serait donc le lendemain. Mathilde reprit :

— Vous croyez vraiment que cet entraînement m’a apporté quelque chose pour demain ?
— Oui, j’en suis sûr. Il vous a sorti de votre zone de confort, forcé à assumer une personnalité différente, plus proche de celle de MLF que la vôtre.
— La partie efficace a été très courte… je veux dire, à partir du moment où je suis entrée dans le jeu. Peut-être dix minutes en tout. Juste trois phrases échangées, deux ou trois regards. Vous croyez que ce sera suffisant ? Je commençais à peine à être opérationnelle.

Mathilde semblait maintenant enhardie par son premier succès, et il était bien dommage de l’arrêter. La suite de la soirée offrirait peut-être d’autres possibilités.

— À part séduire tous les hommes de ce bar, l’un après l’autre, je ne vois pas comment poursuivre ici, et cela pourrait ...