De l'habit au moine - Histoires de Sexe

De l'habit au moine

... astreintes…

Mathilde approuva – sa notion de l’équitable était particulièrement minutieuse, et c’est elle qui organisait toutes les astreintes de la brigade.

Marc se dit qu’il était temps de revenir vers leur objectif. Mathilde avait souhaité une dernière veillée d’armes, et pourtant, elle venait de détourner le sujet pendant plusieurs minutes. L’observant mieux, il perçut une forte tension, sous contrôle, mais visible dans son maintien et la nervosité de ses gestes. Elle n’avait pas vraiment besoin de retrouver son rôle, elle n’avait sans doute pas pensé à grand-chose d’autre depuis la veille au soir. Elle éprouvait sans doute plus le besoin de se distraire un peu. Mais il ne fallait pas pour autant qu’elle se détourne de sa mission.

— Commençons à relire les messages de Klein, si vous voulez.

Marc mit en route son ordinateur. Ils revinrent d’abord sur les éléments majeurs de l’échange avec Marie-Claire, puis sur celui de la veille.

— Au début, il est attentif. Il compose parfaitement son personnage de Maître, et Marie-Claire entre à fond dans son rôle de soumise. Du strict point de vue des compatibilités, des attentes, c’est une grande réussite, je dirais.
— Un couple idéal, en somme, ironisa Mathilde.
— Leur relation les satisfait tous les deux, ils ne font rien d’illégal, mais ils ont tendance à aller toujours un peu plus loin, à franchir une barrière après l’autre. C’est Marie-Claire qui est le moteur de cette fuite en avant. Une forme perverse de ...

... recherche d’absolu…
— Ils auraient été jusqu’où si les circonstances ne les avaient pas arrêtés ?
— On se demande ! Notez que les proxénètes sont venus au secours de la moralité publique en rappelant les fondamentaux : fini le plaisir pour Marie-Claire, juste de l’argent, dit Marc, qui avait retrouvé son cynisme. Il reprit :
— À la fin, Klein commence à recevoir les pressions, et son attitude vire à celle d’un petit despote. Plus beaucoup de subtilité… C’est une grande chance pour nous, la pression l’empêche de trop réfléchir.

Ils relurent leur échange du vendredi. Là encore, l’urgence était perceptible chez lui.

— Il demande les informations essentielles, s’assure de la motivation de MLF mais ne se soucie pas du tout de sa personnalité, de ses contraintes.
— Oui, cela l’intéressait beaucoup plus de voir de la chair fraîche. Au fait, vous avez votre vidéo pirate ? J’aimerais la voir.

Marc hésita une seconde, mais il ne pouvait refuser. Il s’absorba dans l’extraction de la vidéo de l’archive très bien protégée où il l’avait enfouie, puis la lança.

Mathilde ne trahit aucun sentiment en observant son propre strip-tease, à peine ses joues rosirent-elle. Marc regarda aussi – après la séance de la veille au soir, ne pas le faire aurait été pure hypocrisie. À la fin, elle remarqua :

— Au début, j’étais mal à l’aise, mais quand il m’a fait me déshabiller, j’ai été obligée d’entrer dans mon personnage – sinon je serais partie en courant. Heureusement, je ne savais pas à ...