Les moches sont les pires des salopes - Histoires de Sexe

Les moches sont les pires des salopes

... frais, m’affectant ainsi des mêmes érythèmes qu’elle. Nous pataugeâmes dans les eaux chaudes de ce sublime lagon, nous perdant de vue par moments dans ses embruns puis elle se coucha sur le noir pavement séparant les deux premières piscines en me priant de l’y rejoindre.

— Ce sont les senteurs de l’Éthiopie ; hume et voyage.

Demeurant dans l’eau au bord de cette margelle, je la transportais en d’autres temps et lieux pour en faire, à son tour, mon odalisque à moi et j’enveloppais ses flancs de mes rêves. Je transpirais, mais elle dégoulinait ; et cette fois encore, bien que très différemment, s’appliquait à se légitimer fontaine.

— J’ai la merveilleuse sensation de me liquéfier. Je sais, ce n’est qu’illusion, mais il est des illusions qui, bien invoquées, ont force de réalité, et il n’est pas impossible que ce soit autre chose que la chaleur qui me vaille cette fusion.

Nous gagnâmes le second bain, un peu plus chaud, où elle vint me plaquer contre la paroi, se collant contre moi, m’épinglant de sa poitrine dressée. Elle porta une main à mon sexe qu’elle étreignit fugacement pour en vérifier la complexion. Évidemment, je bandais furieusement.

— J’aime te mettre en ces états !

Elle s’enfuit ensuite, disparaissant dans les nuées brumeuses, me laissant frustré par cette sollicitation trop éphémère qui n’avait pas manqué de m’émoustiller. Quand je la vis réapparaître au bout du bassin, je m’élançai vers elle mais ma naïade se déroba et bientôt m’interpella à ...

... l’extrémité opposée de celle où je l’avais vue disparaître. Il en alla ainsi plusieurs fois avant qu’à nouveau elle ne se hisse sur la plage séparant les deux derniers bassins. Sortant cette fois de l’eau, je me postai debout, face à elle, couchée là, nue devant moi, les jambes ostensiblement écartées pour m’exhiber les délicatesses soyeuses et roses de son écrin entrebâillé, surmonté d’un sombre ébouriffement frivole. Une étoile de lumière découpée dans l’ogive de la voûte frappait son torse et la tatouait d’une empreinte flamboyante.

— Décidément, le nu te va à ravir, et du plus beau seyant si bien ajusté qu’on le dirait fait sur mesure.
— Cesse donc de pérorer pour maintenant autrement me combler.
— Mais ne crains-tu pas l’irruption de quelque témoin importun ?
— N’as-tu pas honte de subordonner nos transports à de telles peccadilles ? Il sera toujours temps d’aviser et de réagir lorsqu’elles se produiront.

Et j’eus honte effectivement de mes inquiétudes, surtout lorsque je songeai que cette femme était pucelle il n’y avait pas douze heures seulement. D’où tirait-elle ce fantastique aplomb qui me la laissait entrevoir innocemment vicieuse et se régalant des désarrois qu’elle générait ainsi en moi ? Elle suait abondamment, et ce me fut vrai bonheur que de parcourir ses chairs si lisses que l’eau rendait glissantes. Des pieds à la tête, je l’enveloppai de caresses, adorant faire déraper mes mains sur sa peau moite et mouillée. M’allongeant contre elle, nous partageâmes ...