1. La mangeuse d'hommes


    Datte: 07/11/2019, Catégories: fh, bain, campagne, amour, lettre, historique, lettres, historiqu, Auteur: Asymptote, Source: Revebebe

    ... que tu apprécies mes émoustillantes imaginations et je serais ravi de t’entraîner vers des allégresses épistolaires. Je ne vois pas de raison de me livrer dans mes lettres à une pruderie surannée qui n’a pas cours autrement entre nous.
    
    Mon songe se dissipa un moment lors de notre arrivée à Dijon où nous affrontâmes ce qui, d’abord, nous sembla être une indescriptible pagaille. Les premiers pantalons rouges ont pourtant rapidement ordonné notre cohue. Qu’ils sont fringants et martiaux, mes futurs compagnons d’armes, propres à évincer toute inquiétude concernant l’issue du conflit ! Ce désordre inaugural s’est bien vite résorbé et nous avons réalisé la puissance de cette volonté occulte qui nous gouvernait aussi fermement que paternellement. Dès demain nous partons vers Belfort, et j’en suis heureux car je participerai ainsi à la libération de nos provinces annexées. La principale de mes provinces annexées est néanmoins déjà conquise, et ce n’est qu’en vue de mieux me l’attacher que je me battrai.
    
    Je me souviens de vendredi soir, c’est si ancien… pense donc… avant-hier, quand je t’ai introduite dans l’école par la porte discrète qui donne sur l’arrière pour gravir ce maudit escalier qui grinçait plus que jamais et te guider vers ce minuscule deux-pièces que le ministère de l’Instruction publique met généreusement à la disposition de nos ébats. Tu avais inventé je ne sais quelle histoire afin d’expliquer que tu resterais jusqu’au samedi soir, à Mâcon chez ta cousine ...
    ... Hortense, et nous disposions ainsi, pour la première fois, d’une nuit complète destinée à apaiser nos fièvres et à compenser la brièveté de nos enlacements précédents.
    
    Nous nous sommes précipités dans les bras l’un de l’autre, insatiables de baisers dont tu n’étais pas la moins vorace. Je voulais cependant t’admirer comme tu le mérites, aussi me suis-je soustrait aux mains nouées autour de mon cou pour me reculer et m’allonger sur mon lit. Toute à mes concupiscences acquise et fière de ton corps, tu as immédiatement répondu à ma muette supplique et posément, un à un, tu as écarté ces voiles qui t’apparentaient encore, toi incomparable déesse, aux pauvres mortelles. Tu m’es apparue d’abord dans ce simple jupon noir qui faisait éclater l’ivoire de ta peau, puis vêtue de tes seuls bas, culotte et soutien-gorge. Sans hésiter, tu t’es pavanée dans le cône de lumière qui filtrait par mon étroite fenêtre. Tu me mettais en transe et le savais quand, jouant de ta blondeur dans les rougeurs du couchant, tu m’enivras de la grâce de tes courbes. Enfin, avec une rouerie accomplie pleine d’aguichants défis, tu as fait glisser tes derniers atours, divulguant tes beautés les plus intimes.
    
    Tu t’es figée, là devant moi, splendidement offerte, les bras croisés sur tes seins, frémissant de ton désir.
    
    Je me suis déshabillé, le sexe pointant au cardinal et t’ai tirée vers moi pour te rouler sur ma couche. Une seconde, toujours provocante, tu as feint de résister. Je me suis éparpillé en ...
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