1. Rencontre à Lille


    Datte: 18/03/2018, Catégories: ff, jeunes, inconnu, fépilée, amour, volupté, Oral init, Auteur: Ariane, Source: Revebebe

    ... reste muette, le dos plaqué à ma porte. Ce n’est pas possible. C’est un rêve. Mon cerveau me joue des tours. Non, c’est elle.
    
    Qu’est-ce que j’ai dit comme bêtise ! Ce n’est pas vrai, pas maintenant, pas à elle !
    
    Vite, trouver un truc intelligent à dire. Je suis en vrac et elle est en bas de l’immeuble à sonner. Et je veux lui parler, je réalise avec angoisse et soulagement que je n’attends que ça depuis hier soir. Je lâche, ou plutôt je hurle un : « Ne bougez pas ! J’arrive… » et, le temps de mettre un jean, je descends pour lui ouvrir, la gâche électrique de la porte étant elle aussi en vrac.
    
    Au rez-de-chaussée, je la vois seule dans son long manteau noir, souriante, délicatement maquillée. Elle pénètre dans le hall, il est glacé, je suis en tee-shirt, en jean et pieds nus, mais je ne sens rien. On pourrait me verser un seau de glace sur la tête que je ne sentirais rien d’autre que la morsure brûlante de son regard sur moi.
    
    — Bonjour, je peux bouger maintenant ?
    — Bonjour… euh… oui ! bien sûr, je suis désolée pour ma phrase d’accueil, c’est la réplique d’un film, je vous expliquerai, dis-je, parvenant enfin à articuler un mot. (« Je vous expliquerai »…malheur, je me prends pour Thierry Lhermitte dans Les bronzés font du ski.)
    — Je m’appelle Sophie.
    
    Je reste gauche et je ne sais pas quoi dire, mon visage est en feu. Mais ses yeux m’ont souri et envoûtée.
    
    Elle me sauve alors :
    
    — Vous sembliez plus loquace hier soir. Je passais pour voir si tout allait ...
    ... bien. Ce n’est pas très sérieux de vider ses poches à deux heures du matin en pleine ville devant des inconnus ! Et là, vous n’avez pas froid ?
    
    Son regard glisse sur moi jusqu’à mes pieds. Je prends conscience de ma tenue, de mon visage en feu et de ses yeux qui me brûlent. Je me jette à l’eau. En fait, si j’arrive à mettre un peu d’ordre dans mes palpitations cardiaques, si j’arrive à enlever ce masque cramoisi de mon visage et si j’arrive enfin à sortir une phrase intelligente… Beaucoup de « si », non ?
    
    — Vous voulez boire quelque chose de chaud, après vous être déplacée pour moi ? Je ne peux pas vous laisser repartir comme ça.
    — Je ne veux pas vous déranger. Je vois que vous êtes en pleine lecture ! me lance-t-elle avec un clin d’œil.
    
    Oh là, c’est quoi son plan, venir simplement voir si je suis entière, non ce n’est pas possible et d’ailleurs qu’est ce que j’ai dans la main ? Mon livre, oh non, j’ai encore mon livre dans la main, je ne voulais pas perdre la page, du coup, mon doigt fait marque-page… Je réalise que c’est aussi pour ça que j’ai eu du mal à enfiler mon jean… Complètement out ! Je lâche :
    
    — Pardon ?
    
    Eh oui, chers lecteurs, je viens de réaliser que je tiens toujours mon livre à la main… un recueil de nouvelles érotiques dont le titre, Histoires à faire rougir, ne laisse aucun doute quant au contenu…
    
    Je me remets à rougir comme une pivoine, si c’est encore possible. J’essaye de faire disparaître ce livre derrière mon dos dans une tentative ...
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