1. L'évasion


    Datte: 28/10/2019, Catégories: Oral Humour sf, Auteur: Gufti Shank, Source: Revebebe

    ... contentent-ils alors des trois mêmes ?
    — Vous les avez vus prendre d’autres formes ?
    — Pensez-vous qu’ils soient dangereux ?
    — Ont-ils parlé de leurs intentions ?
    — Mais enfin ! Arrêtez de toucher votre sexe !
    
    Je me marrai une fois de plus, mais décidai de ne tout de même pas traîner trop dans le coin. Le plus silencieusement possible, je franchis à toute allure l’espace de la porte ouverte, espérant que tous ces messieurs seraient bien trop occupés par leur passionnant entretien pour faire attention à moi. Et je me remis ensuite à marcher normalement, écoutant attentivement derrière moi. Mais rien ne semblait se déclencher. Je continuai d’arpenter le couloir qui allait bientôt déboucher dans le vaste hall d’accueil.
    
    La porte qui y menait s’ouvrit soudain ; en sursautant malgré moi, je me dis que ça allait être le test. Deux femmes flics en uniforme entrèrent dans mon couloir, face à moi, à trois mètres à peine. Elles parurent elles aussi sursauter en me voyant, puis s’immobilisèrent.
    
    — Oh ! Encore un qu’est rentré ! Ça devient pénible ! pesta l’une.
    
    Je gloussai intérieurement de soulagement et de satisfaction, en continuant d’avancer vers elles.
    
    — Oui, mais tu as vu ? objecta l’autre. Celui-ci ne bande pas…
    
    J’eus un nouveau soupçon d’inquiétude. Elles ne bougeaient toujours pas.
    
    — Qu’est-ce qu’on fait ?
    — Bah, rien ! Y a rien à faire ! T’as bien vu, dès qu’on les attrape, ils se désintègrent pour se reformer deux mètres plus loin. Inutile de ...
    ... perdre notre temps.
    
    Je parvins à leur hauteur. Elles m’observaient avec vigilance, mais sans plus de désarroi que cela. Et tandis que l’une parcourut tout mon corps des yeux en le détaillant soigneusement et en s’attardant entre mes cuisses, sa collègue s’adressa à moi sur le ton qu’elle aurait sans doute pris pour parler à un vieillard grabataire :
    
    — Allez, sortez, vous n’avez rien à faire ici.
    
    J’ouvris la porte en feignant de ne pas leur prêter attention ; je sentais le regard de l’autre braqué sur mes fesses et l’entendis dire à voix basse :
    
    — Ça donne presque envie…
    
    Je refermai la porte derrière moi en pensant que si toute cette histoire se terminait un jour, il me faudrait de toutes façons déménager jusqu’au fin fond de la Sibérie.
    
    Et je me trouvai enfin dans le hall principal du commissariat ; il y avait deux flics à l’accueil qui avaient l’air de jongler entre les coups de téléphone incessants de mes concitoyens inquiets et les dizaines de personnes qui venaient faire la queue pour sans doute déposer plainte contre moi. À l’autre bout de la pièce, deux autres gars en uniformes essayaient de séparer un groupe composé de trois Gufti, deux Juliette et deux Éloïse, qui se désintégraient à tout bout de champ. Et au milieu de tout ça, flanqué d’un Gufti habillé avec lequel les autres gens maintenaient soigneusement une distance de sécurité, il y avait mon Raoul, qui observait la scène, mi-stupéfait mi-amusé.
    
    Moi qui m’étais attendu à déclencher la panique, ...
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