1. Philosophie du plaisir (3) : la philosophie de Sade.


    Datte: 18/10/2019, Catégories: Dans la zone rouge, Auteur: Olga T, Source: Hds

    ... », qui le décrivent comme le génie de la liberté absolue, n’ayant comme base que le manque de bornes au vice et au crime qui montrent les personnages scélérats de quelques romans de Sade. Mais ces faux admirateurs oublient que, dans ces textes, se trouve aussi l’affirmation que la liberté n’existe pas, que tous nos désirs, pensées, sentiments et volontés sont déterminés par les lois physiques qui gouvernent nos corps, nos cerveaux et l’univers entier.
    
    On résume souvent Sade à l’idée que toute sorte de jouissance sexuelle est bonne, que tout ce qui est physiquement possible est naturel. Mais dans sa pensée, les pires horreurs sont naturelles aussi. La torture et le meurtre sont physiquement possibles. La nature jamais n’empêche ces actes s’ils se bornent aux lois physiques, et on peut en obtenir de la jouissance sexuelle : la nature donne ce plaisir à ceux qui en jouissent.
    
    Sade ne croyait pas, contrairement à Rousseau, que la nature fût bonne. Ceux qui prennent Sade pour le héros de la liberté sexuelle absolue, «sans limites», ignorent que Sade fut victime de l’attitude qu’ils trouvent désirable.
    
    SADE ET LE SEXE
    
    Aujourd’hui, quand nous pensons à Sade, nous l’associons au « sadisme », qui est une pratique sexuelle : le fait de tirer du plaisir de la douleur physique, de soi-même ou de quelqu’un d’autre.
    
    Le sexe est omniprésent dans une œuvre où le «divin marquis» multiplie les descriptions d'accouplements. Certes il s'agit, dans des romans libertins, d'une ...
    ... sexualité de mise en scène, toute de déviances, toute de perversions.
    
    Libertin, pervers, amoral et monstrueusement cruel, Sade a laissé son nom à ce qui est toujours aujourd’hui considéré en psychiatrie comme une perversion (pas que sexuelle) voire, dans certains cas extrêmes, comme une pathologie : le sadisme. On parle là du sadisme exercé sur une victime non consentante, on n’est donc pas dans le cadre du BDSM librement pratiqué, au même titre que l’échangisme, le libertinage et autres pratiques d’aujourd’hui
    
    Pour Sade philosophe, le genre humain est divisé en deux espèces : le bourreau et sa victime, le fort et le faible, le prédateur et sa proie. Rien que cette conception de l’humanité est inquiétante au regard des dérives qu’elle peut entrainer. Elle est profondément contraire à tout ce en quoi je crois et, en premier lieu, la liberté des pratiques entre adultes consentants
    
    Pour Sade, la loi de la nature veut que chacun recherche son plaisir. Aussi la liberté du libertin sadien, fauve solitaire et despotique, consistera-t-elle d'abord dans le droit de disposer d'autrui, de son corps et de sa vie, pour son plaisir. Sade pose que «tout est bon quand il est excessif». Cette logique de l'excès débouche sur une violence exacerbée. Atomiste singulier, le plaisir n'est, pour lui, que le choc des «atomes voluptueux», et le personnage de Saint-Fond d'en conclure qu'il faut donc «pour que le plaisir soit complet que le choc soit le plus violent possible» (Histoire de ...
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