Philosophie du plaisir (3) : la philosophie de Sade.
Datte: 18/10/2019,
Catégories:
Dans la zone rouge,
Auteur: Olga T, Source: Hds
... reprendre la phrase de Talleyrand que « tout ce qui est excessif est insignifiant « !
LE SADISME
Dès le début du XIXème siècle, le néologisme est apparu : le « sadisme » qui, dans le Dictionnaire universel de Boiste, désigne une « aberration épouvantable de la débauche : un système monstrueux et antisocial qui révolte la nature ». Le mot migre peu à peu dans d’autres langues…
Un dictionnaire de 1857, à l’article « Sade », précise quant à lui : « voilà un nom que tout le monde sait et que personne ne prononce ; la main tremble en l’écrivant, et quand on le prononce les oreilles vous tintent d’un son lugubre ».
Plus tard, la psychiatrie s’empare du terme pour désigner une perversion sexuelle par laquelle la satisfaction du plaisir d’un individu passe par l’humiliation et la souffrance, voire la mort, d’autrui.
LA PHILOSOPHIE DE SADE : SEXUALITE, MAL ET MORALE
Le Marquis de Sade est incontestablement une figure mythologique de la littérature française. Mythologique et caricaturée, tant il apparaît que sa réputation dépasse de loin son œuvre, vue comme le symbole de la cruauté gratuite et du libertinage.
Sade apparaît comme un libre penseur, prônant une morale de la subversion, l’athéisme et le renversement de la table des valeurs. La société rêvée de Sade est une société de l’animalité, anarchique et violente, dans laquelle les individus sont tout. Rien ne doit endiguer leurs passions. Pour Sade, l’érotisme et la violence ne sont que des expressions de sa ...
... conception de la subjectivité, fondée sur le plaisir et à un retour à l’état de nature. Sade est un philosophe de la liberté, dans ce qu’elle a de plus extrême et de plus noire.
Pour Sade, l’individu ne doit pas chercher à refréner ses passions au nom de règles et de limites morales qui ne sont, pour lui, que les défenses dont cherchent à s’affubler les plus faibles pour se protéger des plus forts. Selon Sade, il doit au contraire suivre l’exemple de la nature et chercher à donner à ses passions toute la satisfaction possible, au détriment de l’autre si besoin est. L’autre n’est rien d’autre qu’un objet destiné à assouvir les passions de l’être fort. Une telle philosophie, pour tout dire, poussée à l’extrême, fait froid dans le dos et me révulse.
Sade est un philosophe de la liberté absolue, dans ce qu’elle a de plus extrême, de plus sombre, de plus choquant. Il est pour la libération de l’individu, la libération de la morale, la libération du corps, de la sexualité (y compris de la femme qui, si elle est assez forte et l’assume, peut être actrice et non victime du libertinage).
J’ai trouvé intéressante l’analyse que fait l’écrivain Vann Fjernthav de la philosophie de Sade (le lien figure dans la biographie, à la fin du texte) : il dénonce les malentendus autour du penseur libertin, défendant le point de vue qu’un auteur ne peut être interprété qu’à l’aune de son contexte historique et de ses éléments biographiques.
Fnerjthav dénonce « les faux admirateurs de Sade ...