Les filles d'Artémis (1)
Datte: 26/09/2019,
Catégories:
Divers,
Auteur: Orchidée, Source: Xstory
... hommes nus et noirs chassaient quelques animaux bizarres.
– Demain. Et toi Danaé, tu ne dis rien ? s’adressa Lysippé à sa dernière. Cette affaire te concerne aussi.
– Je laisse à mes aînées le soin de soulever les questions, mère. Pour ma part, je vous suivrai au bout du monde.
– Bien, je vous demanderai la plus grande discrétion, personne ne doit connaître nos intentions. Zélie et Sypsô nous apporterons leur soutien.
Était-ce l’instinct ou l’odeur des haillons, le garde à la porte nord laissa filer la lourde carriole à bras tirée par quatre fermières en direction des champs, mieux valait fouiller le chariot du marchand pressé de s’introduire dans la cité. Les espions de Mycènes redoublaient d’ingéniosité pour investir Kastanas ces derniers temps.
– Remuez-vous ! ordonna-t-il aux paysannes d’apparence inoffensive sur le ton de la moquerie. Votre chargement est si lourd pour avoir recours à autant de bras ?
– Nous y allons, remarqua la plus âgée tête basse. Tâche de rester vigilant.
La sentinelle prit soin de ne pas souiller sa traditionnelle tunique de lin blanc sous les renforts de cuir de son armure.
– Trouve le temps de te laver au lieu de m’enseigner mon devoir, rétorqua-t-il irrité. Vous empestez.
Les femmes tirèrent le chariot vers les marécages encerclant la cité sans répondre, les murailles de Kastanas disparurent bientôt derrière un coteau couvert de vignes dont les lourdes grappes rosissaient sous le soleil. Lysippé indiqua un corps de ...
... ferme au loin, première étape du long voyage. Deux servantes liées à sa personne, qui avaient arrangé la veille les préparatifs de la fuite, attendaient leurs protectrices afin de participer à l’aventure. Désireuses de ne pas attirer l’attention, aucune ne prit le risque de s’avancer à la rencontre de la famille princière.
Quelques paysannes courbées sous le poids de leur propre fardeau ne reconnurent pas les princesses vêtues de haillons. Depuis toujours l’habit faisait le noble. Les époux aux travaux des champs, elles allaient proposer les maigres fruits d’un incessant labeur au marché quotidien de Kastanas. Le peuple, trop occupé à survivre dans des conditions précaires, prêtait peu d’attention aux puissants.
Le soleil atteignit son zénith quand les servantes rassurées se précipitèrent à l’arrivée des princesses. Lysippé apprécia de pouvoir se libérer du brancard de la charrette dont la sangle marquait son épaule endolorie.
– Le garde de la cité disait vrai, grimaça Hélène, l’odeur pestilentielle de nos hardes devient insupportable.
Les quatre se dévêtirent en silence à la porte béante de la grange pleine des senteurs de paille fraîchement coupée.
– Voici des tuniques propres, prévint Sypsô en versant de l’eau tiède dans un grand bac en bois. Le repas vous attend, Parthénia s’impatiente.
Les robes de lin ceintes à la taille de larges bandes de cuir remplacèrent les oripeaux que le paysan s’empressa de jeter dans un feu de détritus. Enfin débarrassées de leur ...