1. Apparences


    Datte: 28/12/2025, Catégories: #policier, fh, Auteur: Amateur de Blues, Source: Revebebe

    ... mais elle aussi. C’est ce qu’elle avait répondu à son coéquipier quand il avait suggéré de demander des hommes supplémentaires au commissaire. Elle monta les étages tandis qu’Enzo attendait en bas de l’immeuble. Au deuxième, la sœur avait son nom sur la porte, Violette Baudelaire. Déborah frappa.
    
    Une femme de son âge lui ouvrit, jolie, souriante, en jean et kimono en soie, nu-pieds, pas de soutien-gorge.« Est-ce que je suis lesbienne ? » se demanda notre policière une fois de plus. Elle s’enquit du suspect.
    
    — Police, madame. Je cherche Kevin Baudelaire et le fichier nous donne cette adresse.
    — Vous êtes au bon endroit. Kevin n’habite pas vraiment ici, mais je reçois son courrier. Il doit passer ce soir, je ne sais pas quelle heure il est, mais il devrait être là bientôt. C’est grave ? Je veux dire, vous pouvez me dire pourquoi vous le cherchez ?
    — Non, malheureusement, mais il faut que je lui parle assez vite. Vous pensez que je peux l’attendre ? Je veux dire, chez vous.
    — Entrez. Je vais faire du thé. Ou un café si vous voulez.
    — Non, du thé, très bien.
    
    Déborah suivait la jeune femme dans un couloir qui déboucha sur une pièce de vie, très vivante, pleine d’objets, des foulards, des livres, des cendriers pleins de mégots, une télé allumée, un canapé dont les coussins traînaient sur le tapis. Rapidement, pendant que son hôte était passée à la cuisine, elle compara les mégots à celui trouvé dans l’impasse, négatif. Aucun signe qu’un homme vivait ici n’était visible ...
    ... dans la pièce. Violette Baudelaire revint avec un plateau chargé d’une théière, de tasses et d’un paquet de biscuits. En posant le plateau sur la table basse, elle se pencha et ses seins étaient offerts au regard dans l’ouverture de son kimono. Ils étaient petits, pointus, avec des aréoles caramel.
    
    — Parlez-moi de votre frère, s’il vous plaît, demanda Déborah pour ne pas penser à sa sexualité.
    — Oh, qu’est-ce que je peux en dire ? Kévin a trente-six ans, deux de plus que moi. Il travaille au supermarché, il est manutentionnaire. On ne se parle pas beaucoup. Son courrier arrive ici parce qu’il navigue de squat en squat avec une bande d’anarchistes à la noix. J’espère qu’il n’a pas fait de conneries, c’est quand même mon grand frère.
    — Et sa vie amoureuse ? Je vous demande ça parce que, dans le fichier, on me dit qu’il a une condamnation pour attentat à la pudeur.
    — Ah oui, c’est vrai. C’est une connerie de jeunesse, vous savez. Il détestait les curés à une époque, une vraie fixation. Alors, il est entré en douce dans un internat catholique pour jeunes filles de bonne famille et il a exhibé son sexe devant toute une chorale d’adolescentes et la bonne sœur qui les dirigeait. N’importe quoi ! Sinon, je sais pas trop. Il y a des filles dans sa bande. Il faudra lui demander à lui.
    
    À ce moment, on frappa à la porte.
    
    — Ah, le voilà, d’ailleurs, dit la jeune Violette.
    
    Elle alla ouvrir à son frère et revint aussitôt en le précédant dans le couloir. Déborah avait la main ...
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