1. Salon de coiffure pour dames


    Datte: 26/12/2025, Catégories: #collaboratif, #personnages, fff, coiffure, Voyeur / Exhib / Nudisme Auteur: ClubAA, Source: Revebebe

    ... clientes parlent à qui mieux mieux et se passent un papier, qui conserve encore des traces de pliage.
    
    La coiffeuse m’examine les yeux exorbités et lâche :
    
    — Mein Gott ! J’en ai pour des heures ! Est-ce que vous voulez bien passer à la fin pour ne pas retarder ces Frauen ? Ces dames.
    — Heu… D’accord, cédé-je à contrecœur, en me disant que je trouverais bien moyen d’en profiter.
    
    Je reste un moment en retrait, laissant dire et surtout écoutant. Parce que si je viens pour la raison officielle de la boutique, je viens aussi pour essayer de recruter quelques clientes. La table basse supporte des revues ringardes et quelques livrets qui ne m’attirent pas plus. J’ai le temps de déchiffrer quelques noms inconnus : Juliette G, Loaou, Melle Méli… avant d’être interrompue par ma voisine qui me tend le papier qui circule. Je le lis et jure à haute voix malgré moi, tant je suis surprise :
    
    — Putain de bordel de merde !
    
    Quelques voix sont choquées par les mots, mais la plupart soutiennent le fond :
    
    — Oui, c’est absolument scandaleux !
    
    Devant le brouhaha que j’ai généré et ma surprise n’étant pas celle qu’elles doivent imaginer, je commence à rire, n’arrive plus à m’arrêter.
    
    — Vous trouffez ça trôle ? me demande la propriétaire et artiste des lieux scandalisée, avec un fort accent germanique, mais pas nasillard.
    — Assez, oui, rétorqué-je. Au mieux c’est grotesque, au pire c’est ridicule.
    
    La pagaille reprend à qui mieux mieux, j’essaye de me faire toute petite ...
    ... pour mieux les observer.
    
    Ce message me casse la baraque ! Aucune d’elles ne peut savoir que j’ai quasiment le même dans ma poche, quoique rédigé en termes mieux léchés. Je l’utilise depuis des années avec suffisamment de succès pour me fournir une clientèle rémunératrice : provocation, observation, invitation. En effet, je suis la propriétaire et principale animatrice de ce que des ignorants appellent avec un mépris vulgaire « donjon ». Je suis une artiste qui se met à disposition de clients et clientes qui veulent des sensations, douces ou brutales, tendres ou épicées, mais toujours envoûtantes. Et, manifestement, une de mes clientes se ressert de ma trouvaille. Il y a plagiat ! Je devrais porter plainte ! Mais c’est un peu délicat…
    
    La Marie-Astrid, la bourgeoise amidonnée en train de se faire coiffer, qui questionne assidûment la patronne avec la délicatesse d’un éléphant dans un magasin de porcelaine… Je suis sûre qu’elle serait intéressée ! Elle vient de choisir « Sans contact, bien sûr ». Je lui en foutrais du sans contact, tiens ! Je veux bien parier que je la ferais hurler de plaisir avec du contact très rapproché. Peut-être même avec « des » contacts : j’ai des aides, hommes, femmes, et même autres, pour satisfaire toutes les demandes.
    
    Il faut que je trouve un moyen de lui en toucher un mot, discrètement. En attendant, je parcours des yeux l’espace à la recherche des porte-manteaux. Il n’y a qu’une veste assez prétentieuse pour lui appartenir, de surcroît ...
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