Salon de coiffure pour dames - Histoires de Sexe

Salon de coiffure pour dames

... Bien que retournée par le contenu du mot, elle se ressaisit. Ce n’était pas quelques mots parlant de… sexe, qui allait lui faire perdre ses moyens, tout de même. Alors, puisant au plus profond d’elle cette force qui lui était si précieuse pendant les combats, elle se leva et alla voir Gudrun.

— Honorable Frau Fritz. Un dicton de mon pays dit ceci : « en silence ont poussé les plus gros bambous, sinon ils auraient été coupés avant d’atteindre la taille d’un brin d’herbe ». Soyez sans la moindre inquiétude ! Moi, Ting Ting, si vous daignez accorder votre confiance à mon humble personne et accepter ma proposition, je resterai à vos côtés pour la fermeture de votre honorable échoppe.
— Merci pour votre offre, elle me va droit au cœur.
— Que le voile sombre de vos inquiétudes se dissipe, très chère madame Fritz… Un proverbe des femmes de ma province dit : « douces sont nos mains pour nos amis, dures elles sont pour nos ennemis ». Veuillez pardonner ma très grande vanité… J’ai quelques notions d’un art martial ancestral. Soyez donc assurée, honorable madame Fritz, que vous ne risquerez rien en ma compagnie.
— Vous êtes gentille, jeune fille, mais je suis assez grande pour me défendre toute seule, ffous savez. Ce n’est pas une « quéquette masquée » qui ffa me faire peur.
— Ce mauvais bougre qui vous menace ne devrait aucunement vous effrayer, honorable Frau Fritz… J’ai connaissance d’hommes peu fréquentables qui comparent leurs… sexes… à des pénis d’étalons. Une vantardise ...

... idiote… qui me fait songer à une vieille chanson née en Bretagne…
— Oui… mais j’ai du travail, là. Vraiment, chhe n’ai pas le temps…
— Je proposerai donc à ce triste personnage, en toute politesse, d’aller calmer la fougue de la jument de Michao, quadrupède toujours très énervée, me semble-t-il… Pauvre et maigre consolation pour ce noble animal, certes… Mais loup, renard et belette pourraient bien croquer dans la grosse… Veuillez donc me pardonner cette déplorable image, chère Madame Fritz…
— D’accord… mais il ne faut pas rester là, mademoiselle. Allez vous rasseoir, je ffous prie.
— Soyez pourtant assurée que si ce vilain monsieur ne prenait pas mon message au sérieux… Mon humilité naturelle ferait place à une autre facette de ma personnalité…
— Assise !
— Ting Ting Tsouan est femme douce et pondérée… Tagada Tsouin Tsouin, elle, pourrait bien arracher ses couilles à cette ordure d’enfoiré ! Veuillez, je vous prie, chère Gudrun, me pardonner ce langage grossier et déplorable…
— Mais dans quelle langue dois-je ffous le dire ?

Allant se rasseoir à côté de la fille en noir, Ting Ting ne comprit pas trop si elle venait d’avoir affaire à ce fameux humour français. Frau Fritz avait l’air tellement sérieuse… Mais elle n’eut pas le temps de réfléchir plus longtemps à la question, qu’un niveau de gêne encore supérieur l’attendait à sa place : la gothique tenait dans sa main un mot similaire à celui circulant déjà dans le salon. Sans trop savoir pourquoi, Ting Ting plaqua sa ...