-
Revendication de l'Aube
Datte: 01/12/2025, Catégories: #société, #policier, fh, Auteur: Samir Erwan, Source: Revebebe
... brûlante. Ses lèvres à quelques centimètres des miennes. Son regard… une invitation, un test, les deux ? — Alors… si tu veux bien… laisse-moi t’expliquer le plan que je propose… Je ne l’ai pas embrassée. Mais mon corps hurlait. Elle a laissé sa main descendre lentement jusqu’à ma clavicule. Je n’ai pas bougé. Pas un mot. Pas un souffle. Mon cœur cognait, tambour étouffé. Elle ne m’a pas embrassé non plus. Elle n’a rien fait de spectaculaire. Elle a juste enlevé sa main et s’est rassise sur le lit. Pas dans une posture d’attente. Pas dans la séduction. Dans la certitude. Elle a croisé les jambes, lentement. Son dos droit. Ses yeux sur moi. Et elle a commencé à parler. Pas vite. Pas fort. Plutôt avec cette voix qui entre dans les os. Je n’ai pas tout saisi. Pas tout de suite. Des noms. Des endroits. Des chiffres. Des habitudes. Des failles. Elle n’avait pas besoin de me convaincre. Elle n’attendait même pas ma réponse. Elle déroulait le plan comme on déroule une mèche. Moi, je la regardais. Je l’écoutais. Et je tombais. Pas amoureux. Pas vraiment. Mais dedans. Dans son camp. Dans sa guerre. Et à la fin, quand elle s’est tue, elle s’est penchée légèrement, et m’a simplement dit, des yeux pleins d’espoir : — Alors, tu es avec moi ? Je n’ai pas répondu. Je me suis assis à ses côtés. * Sahar m’avait dit ce qu’il fallait savoir. Qu’elle voulait se libérer de l’emprise de cet Américain qui l’avait recrutée. Un Américain. Un autre. Silencieux. Stratège. Pas ...
... un voyou. Pas un tueur. Un homme de bureau, costume sur mesure, sourire de dentiste. Il voulait faire tomber Roth. Pas par justice. Par remplacement. Un jeu de trônes entre millionnaires. Des gentlemen du pouvoir qui s’arrachent des empires comme d’autres se volent une chaise. Je les hais tous. Des salauds polis, ça reste des chiens quand même. Je l’ai suivi dans les villas privées, là où les haies sont bien taillées et le silence propre. Il marchait vite, sans se retourner. Costume crème, mocassins souples. Une montre qui valait deux ans de ma vie. Je n’avais pas pris d’arme à feu. Trop rapide. Trop propre. Trop simple. Il a coupé à travers une pelouse, vers la piscine à débordement. Personne. C’était le bon moment. Je l’ai rejoint sans un bruit. Il s’est retourné trop tard. Le couteau est entré sous la clavicule, comme dans du beurre tiède. Il a reculé d’un pas, a voulu parler. Mais rien n’est sorti. Je l’ai maintenu contre moi, son sang sur mes avant-bras, chaud, épais, vivant. Il m’a regardé. Pas de peur. Juste… de la surprise. Il a glissé doucement. Le gazon s’est taché sans bruit. Le ciel, au-dessus, était parfaitement bleu. Je suis resté debout. J’ai regardé mon travail. Je n’ai rien dit. Je suis parti. Un salaud en moins. Il en restait d’autres. Mais ce salaud avait tout donné à Sahar pour faire tomber Axel Roth. Elle ne m’a pas tout dit, mais je suis certain qu’elle l’a aussi retourné pour qu’il lui donne plus d’informations qu’il n’aurait fallu… J’ai mal ...