1. Journal d'un monstre 2


    Datte: 25/11/2025, Catégories: #journal, #adultère, #différencedâge, #enseignant, fh, fplusag, extracon, profélève, amour, dispute, caresses, Oral Auteur: Rainbow37, Source: Revebebe

    ... des monstres pour me distraire de ce que je suis, de ce que je fais et de ce que je deviens. Peut-être que je deviens folle.
    
    Dans le lit, j’ai pris une grande inspiration et me suis glissée contre lui. J’avais besoin de sentir de la chaleur, un contact, même s’il semble qu’il n’y a plus grand-chose entre nous. Ça m’a fait du bien, juste pour un instant, de me dire que je n’étais pas seule.
    
    Mais déjà, mes pensées sont ailleurs. Lundi arrive vite, tel un couperet. Après une semaine d’alternance en entreprise, Vincent sera de retour en classe. Rien que d’y penser, ma gorge se serre, je sais que je ne suis pas prête. Je sais que le sol peut s’écrouler sous mes pieds à chaque instant.
    
    J’ai regardé les heures défiler une bonne partie de la nuit. Et, quand le réveil a sonné, strident, j’ai failli céder, appeler le lycée et me réfugier derrière une pseudo-maladie pour échapper à l’inévitable. Mais à quoi bon ? Ce ne serait que repousser l’échéance.
    
    J’ai passé la matinée en apnée, la boule au ventre. Puis, l’heure fatidique est arrivée, celle de la classe de Vincent. J’ai fait l’appel rapidement, sans relever la tête, ma voix peu assurée malgré mes efforts.
    
    Et il était là, assis au fond au de la classe, comme d’habitude, la tête penchée sur son cahier, comme si de rien n’était. Je n’arrivais pas à le lire. Était-il troublé ou mal à l’aise ? Ou derrière son assurance pensait-il m’avoir domptée ?
    
    Pendant le cours, chaque fois que je posais une question ou passais près ...
    ... de lui, je sentais son regard insistant sur moi. À un moment, il a levé la main pour répondre. Son intervention était parfaite, comme d’habitude et je l’ai félicité du bout des lèvres. Mais derrière mon sourire crispé, je ne pouvais m’empêcher de penser : «Se moque-t-il de moi ? »
    
    À la fin de l’heure, alors que la plupart des élèves avaient déjà quitté la salle, il a traîné, ramassant ses affaires lentement, avec une nonchalance inhabituelle. J’étais convaincue que chaque geste était calculé pour accentuer mon malaise. Il s’est arrêté à la porte, son corps bloquant la sortie. Il a cherché à croiser mon regard, et avec un sourire énigmatique, il m’a lancé d’une voix mélodieuse : «Bonne journée, Madame».
    
    J’ai détourné les yeux, feignant l’indifférence, comme si ce petit jeu, cette mascarade pouvait encore faire illusion. Je suis restée là, figée. Que voulait dire cette attitude ? Une provocation ? Une menace ? Ou peut-être un pas en avant ? Mais dans quel but ? Je ne sais pas.
    
    Patrice est sorti ce soir, encore une de ses soirées avec « ses amis ». Je n’en ai cure, tout ce qui compte, c’est demain.
    
    Le cours d’informatique, en demi-groupe, à peine une dizaine d’élèves, dont Vincent. Je devrais naviguer entre les rangées, m’approcher d’eux, de lui, sentir son parfum flotter autour de moi.
    
    Comment vais-je tenir ?
    
    Je suis assise dans une cafétéria, le bruit des conversations, le cliquetis des couverts, l’odeur de friture flottant dans l’air, une assiette devant moi ...
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