1. L'heure allemande


    Datte: 24/11/2025, Catégories: #drame, #historique, #candaulisme, #Voyeur / Exhib / Nudisme, fh, fplusag, cocus, uniforme, Voyeur / Exhib / Nudisme Oral fsodo, Auteur: John Langlais, Source: Revebebe

    ... eux.
    
    Au cours de l’hiver, on avait entendu quelques ragots sur la moralité de certaines femmes du bourg, qui entretenaient des liaisons – soit discrètement, soit de manière plus ostentatoire – avec certains soldats des forces occupantes. Un climat pesant s’installa – des soupçons de collaboration, ou de petits actes de défiance, comme écouter à la BBC, la population méfiante les uns envers les autres. Un matin de janvier, les gens remarquèrent des croix de Lorraine dessinées sur les portes ou les murs. Un autre, le secrétaire de mairie, arriva en colère, après avoir vu un exemplaire d’un pamphlet clandestin communiste affiché sur un panneau devant la mairie. En tant que maire, Jean-Louis faisait des appels au calme, à la vigilance. Pourtant, tout au fond de lui, il éprouvait de la lassitude devant une telle situation.
    
    Un midi, en l’absence d’Helmut, Hortense lui dit :
    
    — J’ai vu que certains prisonniers retournent en France.
    
    Jean-Louis hésita avant de répondre :
    
    — C’est vrai, mais uniquement dans certaines conditions, comme la mauvaise santé, ou des pères de familles nombreuses.
    — Tu ne penses pas que Jacques est parmi eux ?
    — Je n’y pense pas, non.
    — Ça brise mon cœur de ne pas le voir…
    — On a reçu quelques lettres. Il semble qu’il va bien, que les Allemands le traitent correctement.
    — Mais on ne le voit plus ! Ça m’inquiète, tous les jours ! Et quant à Pierre… bon, c’est un garçon beaucoup plus turbulent que son frère.
    — Il va se débrouiller.
    — Mais ...
    ... si Jacques pouvait revenir d’Allemagne…
    — Il n’est pas dans les catégories éligibles. On ne revisitera pas ce sujet-là…
    
    *
    
    Hortense était déprimée. Le docteur avait conseillé plusieurs jours au bord de la mer, près de Fécamp. Mais deux jours après leur arrivée en avril, ils furent obligés de retourner chez eux. Un arrêté militaire allemand classait tout le littoral normand comme zone interdite par l’occupant.
    
    À table, Jean-Louis constata que Helmut et Hortense semblaient mieux s’entendre. En effet, le silence qui avait caractérisé les dîners depuis l’arrivée des soldats allemands s’était dissipé, petit à petit. Du moins, entre Helmut et Hortense. Jean-Louis, comme le Normand qu’il était, restait toujours taciturne. Les conversations étaient cordiales entre le maire et le commandant allemand, sans jamais devenir amicales.
    
    Un jour, au début du mai, Jean-Louis observait que, depuis son retour d’une permission en avril, Helmut passait davantage de temps en regardant une photo. Hortense l’avait remarqué également. C’était elle qui posa la question :
    
    — De qui s’agit-il ?
    — De ma fiancée. Ou plutôt… mon ancienne fiancée. Elle a rompu nos fiançailles, car elle trouvait… elle me trouvait différent.
    
    De nouveau, il y eut un long silence. Puis, Helmut se reprit :
    
    — La guerre… elle nous a changés, non ?
    — C’est la vie qui change, répondit Hortense. Pour tous.
    
    C’était un an, jour pour jour, depuis la dernière fois qu’ils avaient vu Jacques. La nuit, au moment du ...
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