1. Hypnose


    Datte: 24/09/2019, Catégories: fh, ff, couple, soubrette, lavement, historique, Auteur: Agerespectab, Source: Revebebe

    ... peau contre la mienne…
    
    Et patati, et patata… Bref, ça n’est pas une grande plume qui a écrit cela, mais ce détail m’importe peu. Ce qui me flanque un grand coup au milieu de l’estomac, c’est cette évidence : mon mari a une maîtresse !
    
    La lettre est signée"Ton Adèle qui t’adore".
    
    Je suis secouée de sanglots. Je me jette sur mon lit et pleure, pleure… Je finis par me calmer un peu et, un mouchoir sur le nez, toujours reniflant, je reviens au paquet de lettres, cherchant des indices. Hélas, rien ! Pas de cachet de la poste, elles ont été portées par un domestique, un ami, ou la rédactrice elle-même.
    
    Nouvelle crise de larmes, puis entre Betty, qui vient me prévenir que le thé est servi chez ma belle-mère. Je me précipite, ferme le bureau et m’efforce de réparer les ravages de mes sanglots, mais la cause est perdue : j’ai les yeux de lapin, les paupières gonflées, je ne peux pas affronter belle-maman dans cet état ; je demande à Betty de la prier de m’excuser.
    
    En fin d’après-midi, Léopold demande à me voir et je l’invite chez moi. Il a été informé que je n’allais pas bien. Comme j’ai toujours eu une totale confiance en lui, réciproque je pense, je me contente de lui tendre le paquet de lettres.
    
    — Qu’est-ce donc ?
    — Mais… je vous rends votre bien. Vous ne reconnaissez donc pas ces lettres ?
    — Comment le pourrais-je ?
    — Tout simplement parce qu’elles étaient cachées dans votre secrétaire et que je les ai trouvées par le plus grand des hasards.
    — Mais ma ...
    ... chérie, ce n’est pas mon secrétaire, c’est le vôtre !
    — Ne jouons pas sur les mots, voulez-vous ? C’est bien vous qui me l’avez offert ?
    — Mais non, précisément ! Ce meuble vient de chez vos parents, c’était le vôtre, dans votre chambre ! Nous avons pensé, avec vos parents, que cela vous ferait plaisir de le retrouver et réveillerait peut-être votre mémoire…
    
    Je suis abasourdie, à plus d’un titre. Honteuse d’avoir pu douter de mon époux, je ne sais plus que dire ni que faire. Avec son habituelle délicatesse, il me tend le paquet de lettres, auquel il n’a jeté qu’un bref coup d’œil. Je m’efforce de lui sourire à travers mes larmes, mais il ne semble pas fâché ; il est peut-être même flatté de ma jalousie évidente. Il reprend :
    
    — Savez-vous, ma chère, que ce cas d’amnésie me préoccupe par sa ténacité ? M’autorisez-vous à en reparler à notre bon Dumoullin ?
    — Bien sûr, mon ami, faites à votre idée.
    — En attendant, vilaine fille, venez vous faire pardonner !
    
    En éclatant de rire, je me précipite, m’assieds sur ses genoux, comme la première grisette venue, et l’embrasse avec fougue.
    
    — Oui, ma chère, j’ai des maîtresses en nombre, mais je ne leur laisse pas le temps d’écrire !
    — Oh ! Fat que vous êtes !
    
    La soirée fut ce jour-là bien agréable. Madame mère s’était couchée, dolente. Nous demandâmes à être servis dans ma chambre pour un petit souper léger. Mon Léopold avait bien compris qu’il pouvait user et abuser de son droit conjugal et ne s’en priva point. Il prit pour ...
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