Hypnose
Datte: 24/09/2019,
Catégories:
fh,
ff,
couple,
soubrette,
lavement,
historique,
Auteur: Agerespectab, Source: Revebebe
... est virulent.
Nous nous sommes mariés, Léopold et moi, sans que la mémoire me revînt. Il n’avait plus que sa mère, son père était mort à Sedan. Sa mère n’avait guère d’enthousiasme à ce que je devinsse sa bru ; seul le nom que je portais pouvait la flatter, pas ma dot, mes parents n’étant finalement que des « fins de race » complètements décatis. Il avait fallu tout l’amour et la pugnacité de Léopold pour vaincre les obstacles.
Et voilà comment je me trouve, dans ce bel immeuble du boulevard Malesherbes, entourée d’une douzaine de domestiques, flanquée d’une belle-mère qui m’agace avec ses grands airs de snob, de parvenue. Mais aussi menant une vie de douceur, de facilité, de confort opulent et, par-dessus tout, d’un époux aimant et flamboyant cavalier. Comment n’en serais-je pas folle ? Je suis donc alanguie dans cette existence d’odalisque.
Comme chaque jour, je m’installe devant mon joli bureau à cylindre, cadeau de mon mari. J’ai un peu de correspondance en retard. Je suis un peu « pitée » sur ma chaise, mon corset en est la cause. Je crois que ce matin Betty a exagéré ; je vais lui flanquer une fessée à celle-là, si elle continue à s’amuser à ce petit jeu, consistant à me serrer, un de ses genoux planté au milieu de mon dos, souquant ferme sur les cordons, pour que j’en perde le souffle, que mes seins menacent de sauter hors de leur cage de dentelle, que mon époux puisse faire le tour de ma taille d’une seule main ou presque !
Comme chaque jour, j’ai ...
... détaché de mon sautoir une petite clé, ouvert la serrure, puis relevé le cylindre. Comme chaque jour, j’ai tiré à moi le deuxième tiroir de droite, dans la rangée du bas, et j’ai un peu trop tiré, car il s’est dégagé complètement, et là, devinez quoi ?
(Ben rien parce que c’est pas celui-là ! Ha ! Ha ! Ha ! Pardonnez-moi, j’ai pas pu m’empêcher, mais promis, je le ferai plus.)
Donc le logement était complètement dégagé et je suis femme, alors que se passe-t-il à votre avis ? Oui : malgré mon corset, je m’efforce de voir. Voir quoi ? Que peut-il y avoir à voir dans un tel endroit, sinon de la poussière, de petits débris minuscules de papier, rognures de crayon et tout au fond un… Un quoi ? Justement un « je ne sais quoi » Hi ! Hi ! Hi ! Oui, je sais, je cite Yvette Guilbert…
Je plonge la main au fond, j’attrape ce « je ne sais quoi ». Je tire dessus et une petite partie de mon écritoire s’efface, dévoilant une cavité secrète ! Vous avez suivi ? Non ?
Je vous le refais : je tire sur cette chose et mon coude dégringole dans une espèce de trou. Et au fond du trou, quelque chose de plus clair que le bois, un paquet de papier, que j’extrais délicatement. Ce sont des lettres, nouées ensemble d’un bout de ruban fané, vite dénoué. J’ouvre la première lettre, elle est sans date ni lieu :
Mon Amour,
Tu ne saurais imaginer à quel point tu me manques.
Tous les soirs, seule dans mon petit lit, j’essaie de faire revivre la douceur de tes mains sur mon corps, la chaleur de ta ...