1. Hallucination - Billevesée et Gaudriole !


    Datte: 24/09/2019, Catégories: fh, fff, confession, fantastiqu, sorcelleri, fantastiq, Auteur: Laure Topigne, Source: Revebebe

    ... jours durant, des odeurs nauséabondes de chairs brûlées comme pour rappeler à chacun de ses citoyens les risques encourus à se commettre avec cette engeance.
    
    Nous discutâmes longuement et je sentis renaître toute mon affection pour elle et sa famille. Elle fut horrifiée quand elle apprit que je travaillais pour le chapitre. Je la rassurai en lui expliquant qu’il s’agissait simplement d’un employeur et qu’au fond j’étais bien trop philosophe pour être religieux. Un peu avant de nous quitter, je lui avouais que quatre questions, que je n’osais lui poser, me brûlaient les lèvres.
    
    — En voilà des mystères, et qui donc vous en empêcherait ? Allez-y, je vous écoute.
    — La première tient à ta fuite, inexpliquée pour tous et moi singulièrement. La seconde est de savoir si tu poserais à nouveau pour moi, avec rétribution cela va de soi. La troisième tient à mon, que dis-je, à notre tableau. Saurais-tu ce qu’il est devenu ? J’ai vécu sa perte comme une mutilation dont je porte toujours les stigmates saignants. Je te délivrerai la quatrième tout à l’heure.
    — Je vais répondre dans l’ordre inverse de vos questions. Votre tableau d’abord. Depuis le jour où j’ai quitté Andlau, je n’ai plus eu le moindre contact avec ma famille et n’ai appris ses déboires que fortuitement. Je n’ai donc pas la moindre idée quant au devenir de votre toile que je serais bien aise de revoir et de vous restituer. En ce qui concerne mon éventuel office de modèle, je suis prête à vous satisfaire… aux mêmes ...
    ... conditions que dans le passé, ajouta-t-elle après une courte pause et me décochant un sourire complice. Je pensais que vous connaissiez la réponse à votre première question. Le jour de mon départ, je me suis violemment querellée avec ma mère et nous nous sommes dit des choses horribles, si bien que j’ai décidé de quitter le domicile familial. Voilà, ces explications vous agréent-elles ?
    — Et peut-on savoir quel fut le sujet de cette dispute ?
    — Avouez que vous vous en doutez un peu ? Ce fut votre personne évidemment !
    — J’avais en effet envisagé cette hypothèse mais elle me donnait trop d’importance en regard du rang et de l’unité de votre famille.
    — Eh bien, monsieur qui ne se doute de rien, apprenez que j’étais follement amoureuse de vous, que je ne voulais plus vous partager avec cette Elfriede qui vous accaparait et qui depuis trop longtemps me traitait comme une gamine et une moins que rien. J’ai ce jour exprimé souhait de vous épouser et on m’a menacée du couvent si je persistais dans ces ignominieuses intentions. Je me suis enfuie dans l’idée de vous retrouver dès que vous rejoindriez Strasbourg, la vie en a décidé autrement et ce n’est qu’aujourd’hui, sans doute bien trop tard, que je réalise ce vœu.
    
    Ces révélations m’abasourdirent. Certes, à l’époque j’avais deviné les tensions qui opposaient la mère et la fille mais tout éperdu de mon amour et de mes ressentiments pour la première, je n’avais guère analysé les sentiments de la seconde. Il me fallait concéder ...
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