1. Hallucination - Billevesée et Gaudriole !


    Datte: 24/09/2019, Catégories: fh, fff, confession, fantastiqu, sorcelleri, fantastiq, Auteur: Laure Topigne, Source: Revebebe

    Résumé des épisodes précédents : (Épisode 1 etÉpisode 2)
    
    À la terrasse d’un café Laure rencontre un individu qui se fait passer pour un artiste peintre du XVIème siècle. Il lui raconte comment, alors qu’il effectuait le portrait d’un nobliau, il est devenu l’amant de sa femme, Elfriede, de sa belle-mère, Lutgard et de sa fille Käthe. Il les a peintes toutes trois en tenue d’Ève avant d’être congédié.
    
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    Je m’installais à Strasbourg où j’entamais une carrière de peintre qui me valut très rapidement renom et confortables revenus. Je ne pus cependant distraire ma pensée de l’adorable et fourbe Elfriede à laquelle je conservais toute ma flamme. Je me désespérais aussi de n’avoir pu récupérer cette toute première toile, qu’à ce jour encore, je considère comme le sommet de mon art et que je me suis appliqué à reproduire tout au long de ma vie sous les prétextes les plus divers mais toujours avec bien moins de succès. Quelque temps plus tard, j’appris les malheurs du comte qui avait été arrêté pour sodomie et homicide portant sur la personne de son palefrenier, qu’il accusa sans preuve d’avoir violé sa fille encore enfant. Lutgard était décédée, la jeune Käthe s’était définitivement évanouie quant à Elfriede, elle vivait recluse en un couvent. Un soir de bamboche, dans une taverne, une femme du peuple s’approcha de moi. Sous ses guenilles, je la reconnus immédiatement et m’exclamai :
    
    — Elfriede, mais que fais-tu ici ?
    — ...
    ... Décidément vous êtes incorrigible et de ma mère toujours entiché.
    
    Ce n’était pas Elfriede mais Käthe dont la pleine maturité renforçait les ressemblances d’antan et qui, trait pour trait, dupliquait le portrait de sa mère dont je caressais toujours le dolent souvenir.
    
    — Dans ce cas alors, tu l’admettras, ma méprise relève du compliment lequel n’est en rien outré car je te découvre dans la plénitude de tes grâces à peine altérées par les chiffons dont tu les affubles. Il y a si longtemps… mais révèle-moi ce qui t’est depuis arrivé.
    
    Elle me raconta qu’après sa fuite, elle s’était enfoncée dans la forêt pour marcher plusieurs jours vers le Sud, persuadée qu’on la rechercherait en direction de Strasbourg. Elle avait alors soigné une vieille femme qui s’était cassé la jambe devant sa masure isolée au fond des bois. Très vite, elle avait découvert qu’il s’agissait d’une sorcière puis avait vécu plusieurs années avec elle, l’instruisant de ses connaissances botaniques et apprenant, en retour, ses secrets. À sa mort, elle avait rejoint Strasbourg où elle vivait dans le quartier juif et trafiquait tantôt de ses baumes, tantôt de ses charmes. Elle y vendait toutes sortes d’onguents, de poudres mais aussi parfois de philtres ou de poisons. À présent, elle avait très peur car la répression contre les sorcières ne cessait de s’intensifier et en effet, pas plus tard que la semaine passée, l’autodafé de deux d’entre elles ainsi que d’une de leur acolyte avait étouffé la ville, deux ...
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