1. Le trouble...


    Datte: 23/09/2019, Catégories: f, fh, inconnu, parking, caférestau, douche, cérébral, revede, Voyeur / Exhib / Nudisme Masturbation nopéné, exercice, confession, portrait, Auteur: Cheminamants, Source: Revebebe

    ... j’ai dit tout ça ! À lui, comme ça, sans réfléchir.
    
    Je me sens vide, épuisée, même pas plus vivante qu’avant. Puis je verrouille mes portières de voiture, seulement maintenant, comme c’est bête… Je reste prostrée, la tête posée sur la vitre froide. Je ferme les yeux en pensant à son trouble, et au mien, si différent. Ma tête s’embrume, je me sens engourdie, cotonneuse, tout devient flou, une voix lointaine qui s’estompe, quelques mots, le brouillard s’épaissit, je suis… partie… ailleurs…
    
    —oooOooo—
    
    Puis je sursaute, je tremble avant même de savoir, de comprendre, avant même de rouvrir les yeux, juste en entendant :
    
    — Vous allez bien, Madame ?
    
    Une voix d’homme, mais ce n’est pas celle de l’autre. Je fais « oui » de la tête. J’ouvre les yeux et je me redresse, bien droite sur le siège en le regardant, indifférente. Il a la cinquantaine et les cheveux poivre et sel, pas très courts et la tignasse en bataille. J’ai froid, si froid !
    
    — Moi, je trouve que vous n’allez pas bien. Je peux vous aider ?
    — Non, partez !
    — Pas question, je ne vous laisse pas comme ça.
    — Fichez le camp ! Je viens de me faire agresser par un gentleman réconfortant, alors ça suffit !
    — Quoi ?
    — …
    — Bon, voilà ce que je vous propose : vous démarrez votre voiture, vous me suivez en faisant le tour de l’Espace culturel, il y a un petit café à côté, le Jean-Bart, ouvert jusqu’à minuit. Vous vous garez devant. Vous ne craignez rien. Je vous offre un verre et quand vous vous sentirez ...
    ... mieux, vous rentrerez chez vous. D’accord ?
    — Non merci !
    
    Il a dû percevoir mon hésitation, puisque j’ai mis quelques secondes avant de lui répondre, alors il me dit d’un air convaincu :
    
    — Bon, j’y vais. À tout de suite !
    
    D’étranges impressions titillent mon esprit et se mélangent. De la curiosité, une envie d’attention, de réconfort, une émotion, un trouble…
    
    Puis je reviens à la réalité en entendant un bruit de moteur à quelques mètres. Je démarre et j’attends. La voiture arrive à mon niveau : c’est lui. C’est plus fort que moi, je le suis.
    
    —oooOooo—
    
    Quelques minutes plus tard, vitre descendue, il me fait signe que c’est là, juste à l’angle de la rue Ladoucette. Oui, j’ai vu, merci à lui, mon sauveur à retardement. Je me gare à quelques mètres de la porte d’entrée ; il fait un créneau juste devant moi. Je ne bouge pas de la voiture, car il n’y a personne dans la rue. Il reste dans la sienne lui aussi, attendant que je sois prête. Puis deux jeunes sortent pour fumer, et quelques secondes après il est là, avec un sourire rassurant. Je déverrouille les portières ; alors il approche doucement sa main de la poignée comme s’il voulait ne pas faire fuir un moineau sur sa branche. Je suis fascinée par sa main et je me colle à la vitre pour continuer à la voir jusqu’au bout. Il approche son visage dans un geste au ralenti. Je ne recule pas ma tête, je n’ai pas peur, et lorsqu’il ne reste que quelques centimètres entre nous et la vitre qui nous sépare, dans un grand ...
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