1. Le miroir aux alouettes (2)


    Datte: 22/09/2019, Catégories: Partouze / Groupe Auteur: Anthynéa, Source: Xstory

    Le temps, s’il n’effaçait rien, estompait cependant bien vite les rancœurs et les outrages. C’était donc après seulement quelques jours, même pas des semaines d’une cohabitation boudeuse que j’avais cédée à nouveau aux sollicitations de ce mari qui se montrait toujours aussi amoureux. Je n’étais pas en reste et nous avions donc refait l’amour avec une fougue redoublée. Le sexe et l’amour, Jean n’arrêtait pas de me l’expliquer, pouvaient fort bien être totalement étrangers. J’avais eu un peu de mal à saisir les nuances, mais comme toujours, sa verve et sa spontanéité me désarmaient.
    
    Il était tout de même une appréhension qui me restait chevillée aux tripes et dont je n’avais nulle envie de faire part à mon mari. Revoir Marc… c’était avec une boule au ventre que je redoutais un nouveau face à face qui, puisqu’il était toujours « notre ami » devrait bien un jour ou l’autre avoir lieu. Comment envisager la chose, ne pas rougir devant ce type ? Savoir qu’il m’avait, je ne connaissais pas d’autres mots pour le dire, baisée devant Jean me faisait perdre tous mes moyens. Il avait dû avoir une sacrée image de moi.
    
    La femme de son pote qu’il avait tringlé avec un certain brio. Rien que les idées qu’il devait en avoir gardé sans doute me faisaient rougir ou blêmir en fonction de la manière dont je les retournais dans ma caboche. Dans un coin de mon esprit, j’avais rangé une promesse que je m’étais faite en visionnant le film que Jean avait osé faire avec son smartphone lors de ...
    ... cette séance. Quelque part, je me vengerais à un moment ou à un autre et de cela, j’en étais bien certaine.
    
    Il n’était pas question que Jean fût mis au courant. Après tout, lui n’avait pas eu l’honnêteté de me demander quoi que ce soit avant de passer à l’acte. Pourquoi aurais-je dans ce cas, dû moi mettre des gants ? Et bien entendu comme tous les serments pris dans un moment de grande colère, le mien se diluait dans le temps et les oubliettes de mon cerveau. Par contre lors de nos corps à corps redevenus nombreux Jean et moi ramenions, sur le tapis ce « fabuleux » moment qu’il avait vécu.
    
    Sur cette question j’étais plus mitigée. Pas par l’acte lui-même qui dans sa globalité m’avait séduit, mais plus par son final assez désarmant, frustrant par le côté brutal de l’abandon de cette queue que je croyais au moment des faits, celle de mon Jean. À chaque fois qu’il en reparlait, une petite sirène dans ma boite crânienne se rebranchait et me rappelait que je lui réservais un chien de ma chienne. Les mois défilaient et mon rêve de vengeance était bien lointain, lorsque pour son métier, comme chaque année, il allait devoir s’absenter trois ou quatre jours.
    
    Cette solitude programmée, me fit d’un coup songer que peut-être et sans qu’il le sache, je pourrais bien aller voir si l’herbe d’un autre pâturage était aussi verte que celle de mon pré. Je riais seule à la simple évocation de la bouille que mon avocat de mari ferait, si à son retour, je venais à lui narrer un épisode où il ...
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