1. La mort de Sardanapale


    Datte: 09/09/2019, Catégories: fh, cérébral, pénétratio, Auteur: Laure Topigne, Source: Revebebe

    ... de bouger. Elle a refermé les yeux et se consume à nouveau dans le brasier de Babylone, a déjà expulsé et oublié ce fâcheux dont le rôle ne saurait, au mieux, que se réduire au hautain détachement de l’antique potentat. Elle renoue derechef avec ses hallucinations et sans même réitérer ses attouchements, s’agite en brefs soubresauts, se tortille sur le lit, comme dévorée d’un accès de fièvre, les jambes flageolantes écartées, la bouche encombrée de suffocants geignements.
    
    Le coquelet n’en espère pas autant. Malgré quelques tentatives avortées, Laure ne figure pas à son tableau de chasse. Il ignore ce qui lui vaut cette aubaine, s’en moque, mais entend bien en profiter. Elle reconnaît la patte crochue du séide qui enveloppe son genou, identifie les doigts maladroits qui s’activent à défaire les dernières nacres de son chemisier, les seconde de ses gestes malhabiles, affolée d’une excitation qu’elle ne parvient à endiguer, car elle a hâte, dorénavant, de brandir insolemment son poitrail dénudé et sa suppliante nudité. Plus posément, elle dépouille ensuite sa gorge nubile de son ultime carcan et la libère, ferme, épanouie, radieuse comme un astre, tatouée par les triangles d’une blancheur hyaline que l’été y a dessinés et en lesquels elle voit ses veines palpiter. Elle se sent transformée en fétu incandescent pour participer à l’embrasement général. L’envie sourde qui, depuis ce matin, la ronge s’amplifie sans pour autant se faire plus intelligible et Laure suppose qu’elle ...
    ... devrait s’en trouver percluse de honte, tout en déplorant de ne guère subir d’autre honte que celle de n’en point éprouver. Elle implore ces câlins qui l’enflent et la vrillent à l’image de son odalisque vénérée, resplendissante et fière. Elle sait désormais qu’à son instar, elle ne quémandera aucune grâce.
    
    La main qui grimpe dans son entrecuisse la griffe et l’allume. Écartant la cotonnade qui voile l’entrée du chaste temple, elle risque la caresse que Laure se refusait précédemment. Elle jette son bassin en avant et plaque son sexe ardent contre cette pogne outrecuidante tout en adorant l’impétueuse passion qui, dès lors, la distord. En guise d’acquiescement, elle fouette l’air de ses bras comme un fabuleux goéland qui, en vigoureux battements d’ailes, tente de se soustraire aux fureurs d’une mer déchaînée. Des vagues d’allégresse insoupçonnée galvanisent son sein et taraudent son ventre. C’est elle qui, de ses mains tremblantes, dénoue sa ceinture et soulève ses fesses pour simplifier la manœuvre qui, sans ménagement, lui arrache d’un seul mouvement jupe et culotte.
    
    Enfin nue, délicieusement nue sans même s’être dévêtue, à la faveur de l’intercession de quelque providence impromptue. Affranchie des continences du vêtement, elle déplore toutefois l’absence des lourds bracelets qui devraient ceindre ses chevilles, enserrer cruellement ses poignets et la livrer, esclave servile de ses convoitises.
    
    Pour la première fois, elle s’abandonne au pouvoir d’envoûtement de son ...
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