1. Tango des ombres du désir


    Datte: 26/08/2019, Catégories: f, h, fhh, hh, copains, prost, nympho, taille, jardin, danser, fête, collection, amour, fdomine, revede, double, Partouze / Groupe fsodo, fantastiqu, Auteur: Calpurnia, Source: Revebebe

    ... devant moi. Peut-être même abusait-il de son joli corps tanné par la lumière de notre pays, en sachant qu’elle n’oserait pas se plaindre, de peur de se retrouver à nouveau dehors. Quand j’étais petite, il me terrorisait, et je m’endormais blottie contre ma mère épuisée par tout ce qu’il lui demandait.
    
    C’est comme cela que j’ai grandi au milieu des vignes que j’ai soignées sous un soleil de plomb, sous les orages d’été et sous le vent d’Autan où se perdaient nos voix, et avant même d’avoir appris à lire, j’ai participé aux vendanges avec les ouvriers agricoles qui m’ont appris le métier. Mais un jour que le vigneron entretenait ses chais, il a bêtement glissé à l’intérieur et s’est noyé dans son vin. À la suite de cet accident, ma mère a continué à faire vivre l’exploitation comme si elle en était propriétaire. Il n’avait pas de famille et personne n’est venu réclamer quoi que ce soit. Avec mes petites mains, je l’ai aidée comme j’ai pu. Toutes les deux, nous avons retroussé nos manches et nous nous sommes plutôt bien débrouillées. Par la suite, à la mort de mes grands-parents, nous avons hérité d’un bien de la famille : cette maison où nous nous trouvons.
    
    Tour à tour, les autres ont raconté une histoire érotique qui les a marqués. Je ne me souviens pas de tout ce qu’ils ont dit. Puis elle a joué de la guitare et je l’ai parfois accompagnée avec mon bandonéon. Elle connaissait par cœur d’immenses poèmes qu’elle nous chantait en occitan, puis qu’elle nous traduisait. ...
    ... Nous ne sentions pas le temps passer : à la fin, un rai de lumière passait déjà sous le volet.
    
    ooOoo
    
    Quelques jours plus tard, un dimanche matin, j’étais en train de prendre mon petit déjeuner, seul dans la salle à manger – les autres étaient encore au lit. Rafael est arrivé, en pyjama ; il avait comme des étoiles dans les yeux.
    
    — Qu’est-ce qui t’est arrivé ? On dirait que tu as vu la Vierge, lui ai-je dit.
    —Favoloso ! Bien mieux que ça ! La porte de la chambre d’Électre était entrouverte et je me suis permis de jeter discrètement un œil. Et ce que j’ai vu…
    — Non, pas possible ! Elle était nue ?
    — Pas tout à fait : elle avait son corsage, et peut-être aussi son soutien-gorge. Mais seulement cela… et les jambes écartées, elle était en train de lire.
    — Elle se branlait en lisant un Playboy ?
    — Non, je ne crois pas qu’elle ait ce genre de lecture, et elle ne se touchait pas. Mais elle est tellement belle ! Son corps est absolument parfait. Elle est la Vénus en personne, sortie des eaux dans un coquillage. Botticelli, le peintre de la Renaissance italienne, tu connais ? Les mêmes cheveux longs, mais bruns. Et il y avait aussi son odeur de transpiration.
    — Oui, il y a de quoi devenir fou en se tapant la tête contre les murs. Tu saurais la dessiner comme tu l’as vue, comme l’autre jour ?
    — Attends, donne-moi ce journal : je vais essayer, mais je ne te promets rien.
    
    Au crayon de bois, il a esquissé les contours merveilleux du corps d’Électre.
    
    — Elle ne se rase pas ...
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