1. Le Livre de la Génèse


    Datte: 24/08/2019, Catégories: nonéro, Humour policier, fantastiqu, Auteur: Brodsky, Source: Revebebe

    « Il y eut un commencement, il y eut une fin, et au milieu il y eut Brodsky. » C’est en résumé ce que certains de mes fans ont répondu à leur concours d’entrée en fac de théologie chez les Jésuites ; tous ne furent pas recalés, ce qui peut signifier deux choses : soit les Jésuites sont nuls en exégèse, soit il y a un fond de vrai dans l’assertion par laquelle débute ce chef-d’œuvre dont tu es toujours en train de lire, ô lecteur de mon cœur, la première phrase, ce qui démontre en outre la qualité de l’écriture de l’auteur de ces lignes, parce que des phrases de plus de vingt mots, aujourd’hui, dans la littérature moderne, eh ben tu peux toujours te palper pour en trouver beaucoup dans les conneries vendues en grande surface. Bref, tu es en train de lire ces lignes que des milliers de lecteurs attendaient depuis des années (bientôt 10, si le compte est bon) et que mon éditeur me suppliait d’écrire : à savoir comment est né Brodsky…
    
    Si je te disais qu’au milieu des années soixante, dans la loge d’une MJC d’une petite ville de banlieue parisienne, Agathe Brodsky, apprentie starlette et professeur ès-cochonneries, agrégée de turlutes et ancienne interne deLa Libellule Bleue, établissement célèbre à cette époque pour sa clientèle huppée et le nombre de membres qui le fréquentaient, Agathe Brodsky, donc, dont bien que la Terre entière ait connu le statut social, m’a toujours juré qu’elle était encore vierge à cet instant et le restera toujours (ce dont je n’ai aucune raison de ...
    ... douter, et le premier qui esquisse l’ombre d’un sourire sur sa face bovine se prend ma main dans la gueule), Agathe Brodsky, donc, me mit au monde entre un âne (son imprésario) et un bœuf (le directeur de la MJC), incapables de prendre en main la situation, les cocus par les cornes, et d’appeler un médecin en urgence pour aider à l’accouchement.
    
    Résultat : les clients qui avaient payé (et dont on comprend la colère) et les employés municipaux qui avaient été invités gracieusement pour remplir la salle, furieux d’attendre depuis deux heures devant une scène désespérément vide, se ruèrent dans les coulisses, défoncèrent la porte de la loge, et… tombèrent en pâmoison devant ce spectacle divin, qui valait bien mieux – il faut l’avouer – que celui qui était prévu, à savoir celui d’un nouveau-né absolument parfait blotti dans les bras de la plus belle et plus mauvaise chanteuse de cabaret du monde.
    
    Une grande lumière descendit du plafonnier de néons et une musique sortie on ne sait d’où retentit (la versionMy way desSex Pistols, m’a-t-on affirmé, mais on raconte tellement de bêtises aux petits enfants…), et tout le petit peuple se mit à contempler ce tableau, ô combien touchant, tels les bergers et les moutons du Nouveau Testament (parallèle qui n’aura, bien sûr, nullement échappé aux lecteurs attentifs et quelque peu instruits).
    
    Évidemment, je sens bien que cette histoire de naissance commence d’entrée de jeu à faire ricaner les mécréants, les subtils, les prétentieux qui ...
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