1. On ira tous au paradis mêm' moi


    Datte: 22/08/2019, Catégories: nonéro, mélo, Auteur: Patrick R. D., Source: Revebebe

    ... flirter avec des garçons. Comme elle ne s’occupait pas de moi, je faisais ce que je voulais de mes journées.
    
    À l’époque, je n’avais toujours pas compris qu’elle passait ses journées à boire. Elle le cachait si bien.
    
    Au mois d’août, quelques semaines après mes premières règles, j’embrassais mon premier garçon. À la fin des vacances, j’en avais embrassé une bonne dizaine d’autres. Rien de plus. C’était si simple. Pas intéressant, mais si facile. Et surtout, comme je l’expliquais à mon psy, je ne me souviens pas y avoir jamais trouvé le moindre plaisir. Et je n’en cherchais pas. Ce n’était pas le but.
    
    Au collège, pendant mon année de troisième, je fus vite connue par tous les garçons comme étant une fille très chaude. Par les filles aussi. Rapidement, je perdis toutes mes amies. Alors, j’allai plus loin. Personne n’avait encore le droit de me toucher, mais je vis mon premier sexe de garçon. J’appris vite comment les garçons se masturbaient. Ce que je fis de plus osé cette année-là fut quand l’un des garçons, un redoublant, se branla devant moi. Nous étions nus tous les deux et, après que je l’eus caressé un peu, il se masturba et envoya deux petites giclées sur mes cuisses. Sur le moment, je me souviens d’avoir pensé à ma jupe, ne voulant pas avoir dessus la moindre tache.
    
    Je trouvais ça dégoûtant. Mais je le refis plusieurs fois, allant jusqu’à le masturber moi-même jusqu’au bout. Quand il a voulu aller plus loin, je l’ai envoyé balader.
    
    Il m’a fallu quatre ans ...
    ... de thérapie pour me sentir enfin normale. Avant, j’étais physiquement une femme, mais pas le genre de femme que l’on peut aimer. Juste le genre qu’on baise. J’étais une pute.
    
    Et la première fois que j’ai baisé, c’était en août de l’année suivante, peu avant la rentrée au lycée. Il fallait que je le fasse. Je n’utilisais pas le terme faire l’amour. Je n’en avais pas le droit. La première fois que j’ai vraiment fait l’amour, c’était bien plus tard. Plus jeune, je couchais, je baisais, je forniquais. Comme une traînée. Le garçon que j’ai laissé me prendre ma virginité connaissait ma réputation. Il ne pensait sûrement pas que j’étais encore vierge. J’étais une traînée. Tout le monde le savait.
    
    Le jour où j’ai chanté cette chanson de Polnareff, j’ai compris que j’étais allée au bout. J’ai pleuré. Je n’avais pas pleuré depuis ce jour, quand j’ai eu dix-huit ans et que j’ai quitté la maison de mes parents. Pendant ces années, je m’étais interdit de pleurer. Je devais être forte. Mais cette fois, pour la première fois, je pleurais de joie. Je ne savais pas que l’on pouvait pleurer et être heureuse en même temps. C’était étrange, mais c’était si fort que je suis restée immobile à pleurer longtemps après la fin de la chanson.
    
    J’avais un rendez-vous deux jours plus tard chez le psy. Je n’y suis pas allée.
    
    Je me sentais bien. J’avais fait le chemin nécessaire. Un peu comme la fin d’un long voyage. Un voyage qui aura duré quatre ans. J’étais à la fois soulagée, fière d’y être ...