1. Les mémoires de Jonathan (6)


    Datte: 18/08/2019, Catégories: Inceste / Tabou Auteur: Donatien A.F. de Sade, Source: Xstory

    ... revois en la personne de ma petite cousine, si éloignée soit-elle dans nos liens sanguins.
    
    — Jonathan ?
    
    Sa voix me sort de ma rêverie. Je la regarde, ahuri, elle me sourit.
    
    — Tu sembles si loin. Tu penses à ta femme, c’est ça ?
    
    Un silence règne. Comment lui dire tout ce qui m’a passé par la tête en si peu de temps ?
    
    — Je sais ce que tu ressens, mon père a éprouvé la même chose que toi il y a peu. Les moments passés avec l’amour perdu ne doivent pas nous fermer aux nouvelles expériences, au nouvel amour qui se présente à nous. Si la chaleur humaine réconfortante veut et peut nous réconforter à nouveau, il faut s’y abandonner et éprouver de nouveau la joie d’être aimé. Je crois que c’est ce que ta femme aurait voulu pour toi. Je le crois, car j’aurais désiré la même chose pour celui que j’aime.
    
    À ses mots, je pose de nouveau mes yeux dans les siens. Je remarque le pétillant de ses yeux, tels deux phares dans la nuit. Sa main se pose sur la mienne, ses lèvres se rapprochent, je la laisse faire sans tenter de la repousser, et elles se posent sur les miennes. Oh, surprise. Ce que ses lèvres sont douces ! Son baiser est suave. Ce moment me semble durer une éternité. Quelque chose en moi a cédé. Une sorte de barrage. Celui-là même qui me retenait de profiter du moment, d’avouer mes sentiments à l’égard de ma Lily. Oui, il est vrai que je n’ai plus eu de chaleur humaine depuis longtemps et que ça a sûrement joué sur mon moral et ma psyché, sans parler de mon ...
    ... deuil. Je crois, non, j’en suis sûr. Ma cousine veut me guérir du fait de broyer du noir constamment.
    
    Nos lèvres se dessoudent, mais, au moment où elles ne se touchent plus, ma petite maligne m’offre un petit baiser aux coins droits de mes lèvres. J’en suis surpris. C’est comme ce que faisait ma défunte, telles une petite signature, sa petite marque personnelle, celle qui fait une différence. Laquelle ? Je ne puis le dire, le décrire. Pourtant, c’est quelque chose d’unique, de très rare.
    
    Soudainement, Lily me tire de mes pensées en faisant une remarque pertinente ou devrai-je dire La remarque, avec un grand ’’L’’.
    
    — Jonathan. Nous devrions manger maintenant, sinon l’heure du déjeuner sera passée.
    
    Les couverts se vident au fur et à mesure. Pourtant, nous en sommes venus à jouer une sorte de jeu. Je nourris ma cousine et elle en fait de même à mon égard. À ce moment, nos gestes sont empreints d’une sensualité exacerbée. Nous nous découvrons et redécouvrons. Après ce repas succulent et ce vin capiteux, nous jouons tels deux gosses, nous chamaillant gentiment, rigolant, virevoltant, nous tortillant. Nous n’avons de cesse de nous tortiller. Je me retrouve sur l’herbe, sur le dos, elle sur mon torse. Nous nous regardons avec intensité. Notre baiser reprend de plus belle.
    
    Ces lèvres... elles sont si douces, elles ont un goût de framboise. C’est son baume qui lui donne cet arôme digne d’un grand cru. Sa langue vient lécher subtilement mes lèvres, désireuse que celles-ci ...
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