1. 55.2 Des grains de sable et des pas de crabe (version HDS).


    Datte: 15/08/2019, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Fab75du31, Source: Hds

    ... ça… » m’explique le bomécano « le séjour c’est sa chambre, le canapé c’est son lit, et le dossier du canapé c’est sa penderie… ».
    
    Je reconnais la chemise blanche qui m’avait fait tant d’effet négligemment abandonnée sur un accoudoir du canapé. Envie de plonger mon nez dedans.
    
    « Une bière ? » enchaîne le bomécano.
    
    « Oui, avec plaisir… ».
    
    Thibault fait un aller-retour à son frigo et revient avec deux petites bouteilles à la main.
    
    « Vas-y, pousse le bordel, trouve-toi une place sur le canapé… » il me lance.
    
    Nous voilà assis côte à côte. Je bois une gorgée tout en regardant le jeune pompier avaler une bonne rasade, comme le ferait un mec assoiffé.
    
    « Ça fait du bien… » je l’entends souffler ; avant d’attaquer le vif du sujet « vas-y, raconte, qu’est-ce qui se passe ? ».
    
    « C’est compliqué à expliquer… depuis la semaine dernière, il est venu tous les jours à la maison… on a passé des moments incroyables… ».
    
    « Mais c’est génial, ça… ».
    
    « Oui… mais… c’est cette semaine que ça s’est gâté… on s’est un peu pris la tête… ».
    
    « En ce moment, Jéjé est un peu bousculé… surtout depuis le coup de fil… ».
    
    « Quel coup de fil ? ».
    
    « Il t’a pas parlé du coup de fil ? ».
    
    « Non… quel coup de fil ??? ».
    
    « Je lui ai pourtant dit de t’en parler… ».
    
    « Quel coup de fil ? » j’insiste, impatient, inquiet.
    
    « Ecoute, Nico… je préférerais que ce soit lui qu’il t’en parle… ».
    
    « Mais il ne me parle plus ! » je panique.
    
    « Il est chiant… Nico, écoute… je ...
    ... veux bien t’en parler… » fait le bomécano touché par ma détresse, avant de préciser « mais quand il t’en parlera, parce qu’il faut bien qu’il t’en parle à un moment ou à un autre, tu feras mine de l’apprendre de sa bouche, ok ? ».
    
    « Ok, mais dis-moi, s’il te plaît… ».
    
    « Les responsables du Racing* veulent le rencontrer dans quelque jour… ils envisagent de l’engager dès la rentrée… »
    
    (* Toute référence à des équipes de rugby, et à leurs responsables, joueurs, collaborateurs de l’époque où se déroule ce récit doit être considérée comme étant purement fictive).
    
    « Et c’est où le Racing ? » je m’exclame par réflexe, moi qui ne connaît rien au monde du rugby.
    
    « C’est le nouveau club de… Paris… il est né cette année de la fusion de deux équipes… ».
    
    Les mots de Thibault tombent sur ma tête comme un coup de massue. Je suis assommé.
    
    « Dans quelques jours ! » je m’entends exclamer, sans même réfléchir.
    
    « Quelques jours ! » je répète, abasourdi. J’ai la tête qui tourne, les idées qui se brouillent ; j’ai l’impression que le ciel va me tomber sur la tête ; je débite sans réfléchir, je suis en roue libre « je vais le perdre, je le savais que ça se finirait comme ça… ».
    
    « Ne dis pas ça, Nico… » fait Thibault en passant un bras autour de mon cou.
    
    « Si, je vais le perdre… ».
    
    « Moi aussi ça me fait de la peine qu’il parte, mais Paris ce n’est pas au bout du monde, c’est à une heure d’avion… ».
    
    « On va plus se voir… c’est fini… ».
    
    « Nico, je sais que c’est ...
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