1. 55.2 Des grains de sable et des pas de crabe (version HDS).


    Datte: 15/08/2019, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Fab75du31, Source: Hds

    ... bus. J’ai ces nœuds dans le ventre à l’idée que tout ça n’a duré qu’une poignée de seconde, qu’il va bientôt disparaître de mon champ de vision. Mais, une fois arrivé au fond du bus, le voilà qui revient sur ses pas, et se cale contre la porte face à moi, mais sur ma gauche.
    
    Il va descendre à la station suivante, ou l’autre encore, j’ai encore quelques secondes, au mieux quelques minutes pour profiter de la vue de ce barbu brun incandescent.
    
    Je ne le quitte pas des yeux, lui hurlant intérieurement de me regarder, de planter son regard dans le mien, tout en craignant en même temps qu’il le fasse et qu’il ne s’aperçoive que je le fixe, comme hypnotisé, parce que c’est sûr j’ai le ventre secoué comme un tambour de machine à laver en fin de cycle essorage, j’ai furieusement envie de tout savoir de ce mec, à partir de son nom (son badge est bien accroché à sa veste ; mais, hélas, si nom il y a, il doit être du côté face cachée, car je n'ai rien vu quand il était près de moi, et ce n’est pas faute d’avoir regardé).
    
    A un moment, il me regarde, j’ai l’impression qu’il a capté un truc, ou pas, je n’arrive pas à savoir. Son regard reste un moment vers moi, j’ai l’impression qu’il plisse les yeux, comme par une sorte de « provocation » ou de façon de dire « je t’ai vu, et je vois bien que tu me mates » : je m’étonne moi-même d’arriver à soutenir le regard ; même si, au bout de quelques secondes, je finis par décrocher, en ressentant aussitôt une forte envie de me donner des ...
    ... baffes.
    
    Je cherche à ne pas le regarder ; pourtant, au bout de quelques secondes, mes yeux réclament déjà le contact avec la bogossitude. De son côté, le contact visuel est rompu, ce qui me permet de continuer à le regarder avec plus d’aisance. Le bogoss fouille dans son sac en bandoulière, il sort une petite bouteille en plastique de « ice-tea » ; il peine un peu à défaire le bouchon, puis il porte le goulot à ses lèvres. Un petit geste de rien, mais pourtant pas moins sexy : je suis captivé par sa pomme d’Adam qui monte et descend au passage de la boisson.
    
    Il referme la bouteille, la range dans son sac. Le bus arrive à la station suivante. Les portes s’ouvrent. Le beau contrôleur s’active pour quitter le bus. J’ai cette impression, même si sûrement ce n’est que dans ma tête, que juste avant de descendre, le bogoss a un petit regard vers moi.
    
    Les portes se referment, et je le regarde s’éloigner, retourner à sa vie. Le bus repart et j’essaie de me remettre doucement du choc d’avoir été contrôlé par l’un des contrôleurs les plus sexy, si ce n’est LE plus sexy de tous les contrôleurs que j’ai jamais vus.
    
    L’appart de Thibault est un peu plus en vrac que la dernière fois, mais toujours accueillant.
    
    « Désolé pour le bazar… ça c’est… ».
    
    Un peu partout, sur le canapé et sur les chaises, il y a des vêtements. Des vêtements qui à priori n’appartiennent pas à Thibault.
    
    « Jérém… » je le devance. Oui, dans le bazar, je reconnais bien la touche « Jérém ».
    
    « Oui, c’est ...
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