Robe noire, chaussures rouges - Histoires de Sexe

Robe noire, chaussures rouges

... étiez mariée.
— Comment auriez-vous pu le savoir ? dit-elle en riant.
— Je ne sais pas.
— Vous avez l’air déçu.
— Oui, non…
— Et vous ? Est-ce que vous êtes marié ? me demande-t-elle, enfonçant le couteau un peu plus loin dans la plaie béante.
— Hélas ! non. Ces derniers temps, je me suis consacré à mon travail. Et uniquement à mon travail.
— C’est embêtant, ça.
— Je ne vous le fais pas dire.

Le garçon, toujours aussi aimable, interrompt mon infortune. Un pichet de blanc et une carafe d’eau. J’attrape le vin et sers la femme mariée. Elle fait diversion.

— Où sont situés vos bureaux ?
— Pas loin, dans le quartier de la place aux Oignons.
— Oui, je connais. C’est très joli par là.
— Effectivement, c’est un coin sympa.

Son ton enjoué me fait un peu oublier ma déconvenue. Elle lève son verre et me lance un « Santé ! ». Je fais de même et bois une gorgée de vin. Elle m’observe tranquillement. Non, ce n’est pas tout à fait ça. Elle me scrute, elle me sonde. Avec tellement d’insistance que j’en suis presque mal à l’aise. Je lui demande :

— Que se passe-t-il ?
— Ho rien… Vous me faites penser à mon fils
— Ha ? Vous avez un fils ?
— Oui, et une fille aussi.
— …

Je ne sais que dire. Pourquoi me suis-je fait un cirque sur cette femme ? Elle est mariée et elle a deux gosses.

— Quoi ?
— Pardon ?
— Que se passe-t-il ? Vous avez l’air tout chose.
— Non… Oui. Bon, je dois vous avouer que… je me disais que… ce serait bien de sortir avec vous.

Elle me ...

... regarde, les yeux grands ouverts, la bouche en « O ».

— Oui, je sais… Veuillez me pardonner. Je… Ça fait trop longtemps que ça ne m’est plus arrivé.
— C’est très flatteur pour moi… Et… Qu’est-ce qui vous fait croire que je ne suis pas disponible pour… « sortir » ? me dit-elle en imitant les guillemets avec les index en l’air.
— Hu ?
— Ce n’est pas parce que je suis mariée que je ne suis pas… disons… ouverte à… certaines propositions.

J’en reste sans voix. Mais… C’est elle qui me drague à présent.

— Vous êtes plutôt directe, vous !
— Oui, directe et honnête, ce sont deux de mes qualités. Vous aussi d’ailleurs, vous êtes direct.

Je m’esclaffe. Elle a raison. Et j’enchaîne.

— Peut-être pourrions-nous nous tutoyer pour commencer ?
— Excellente idée. Puis-je te poser des questions… indiscrètes ?

Cette Marie a de la suite dans les idées.

— Vas-y, mais je me réserve le droit d’y répondre.
— Bien entendu. Je ne t’oblige pas. Mis à part le boulot, pourquoi n’y a-t-il pas de femme dans ta vie ?

Je sens le rouge me monter aux joues. Je me racle la gorge…

— Hum ! Pour faire court, je me suis fait plaquer par une femme il y a quelques années. C’était à l’époque où je montais ma société. Elle en a eu marre, elle s’est tirée. Note bien que je la comprends. J’étais crevé, je rentrais à des heures impossibles, je n’étais jamais là le week-end… Ensuite, je n’ai jamais cherché à la remplacer. Et toi ? Comment ça se passe avec ton mari ?
— Houlà ! dit-elle. Tu as ...