La lutte des classes (1)
Datte: 02/08/2019,
Catégories:
Trash,
Auteur: Yojik, Source: Xstory
... de la compagnie sympa; mais Chef nous dit :
— Regardez ces bourgeoises. Elles viennent d’arriver et se plaignent déjà de la difficulté de la marche. Alors qu’elles n’ont qu’un petit sac en bandoulière !
Chef crache par terre. Une camionnette s’arrête près d’elles. On entend le chauffeur parler à la cheftaine.
— J’ai monté le matériel et vos affaires. Vous n’avez plus qu’à y aller. Passez voir le curé, il voudrait vous voir pour la messe de samedi.
Cela me dégoûte un peu, l’homme en a visiblement bavé pour transporter tout cela, elles ont à peine un regard pour lui. Qu’elles aillent donc se faire bourrer le mou par leur cureton. Chef nous dit qu’il ne veut pas rester dans le même village qu’elles. Il nous fait partir par un chemin de randonnée assez difficile. En plus, il fait bien chaud, c’est le début d’après-midi. Cela grimpe, cela grimpe. Heureusement que les semaines à travailler ont renforcé nos corps sinon nous n’aurions jamais pu y arriver. Nous débouchons finalement dans une prairie. Au milieu trône une stèle : un bloc de béton peint en blanc avec une plaque en bronze. A part un coup de peinture et de nettoyage, il n’y a pas grand-chose à faire.
— Mouais. Ca va être séance de lecture des pensées de Josef et Mao toute la journée, me dis-je.
Mais pour aujourd’hui, Chef nous laisse tranquille. On installe juste notre pauvre campement : feu de camp et nuit à la belle étoile. Pourvu qu’il ne pleuve pas jusqu’au 21 août.
— Bon, allez. Je crois que vous ...
... avez mérité un brin de toilette. Venez.
On suit Chef, il descend par un petit sentier. On tombe sur la rivière du village qui, là, est plus proche du petit torrent de montagne. Dans un coude, on voit qu’une "piscine" a été aménagée, pour réserver un espace, avec de l’eau plus calme.
— C’est là que vos camarades se lavaient et se soignaient quand ils étaient dans le maquis, poursuivis par les fascistes.
Je regarde l’endroit, il doit être entretenu régulièrement, je ne vois pas ces pierres rester ainsi plusieurs saisons. B, M, et R semblent de même avis. D’ailleurs, Chef nous fait remettre en place quelques galets. On n’a jamais fini de travailler avec lui.
— C’est bien, camarades. Vous pouvez vous baigner un peu.
— Tout habillé ? demande R.
— En slip ? suppose B.
— Non, à poil. Ca nous servira de baignoire pour notre séjour. Vous vous lavez habillés ? Non. Donc...
Et le voilà qui se déshabille. Comme la rivière me fait trop envie, je l’imite. B, M, et R aussi font comme nous. Je mets un pied dans l’eau, elle est froide, mais cela va. C’est grand, on a la place de s’allonger sans se gêner. Les maquisards qui étaient là étaient presque 50 à la fin. Donc, normal que la "baignoire" soit si grande. On barbote plus qu’on se lave. On s’allonge vraiment, la tête dans l’eau. C’est relaxant ce bruit. Le torrent saute de rocher en galet dans un gazouillis plaisant. On dirait des chants d’oiseaux ou des rires. Je me laisse aller un bon moment. Mais quand même, ce ...