1. Lilia


    Datte: 08/08/2025, Catégories: fh, Auteur: Iovan, Source: Revebebe

    ... détours…
    
    Puis, nous quittâmes la sente et grimpâmes un rempaillon abrupt, chaos de rochers et de mousses où croissaient de vieux chênes tortus et débouchâmes sur une vaste terrasse ombragée dans laquelle s’ouvrait une crevasse que le torrent emplissait d’une dégringolade de vasques limpides et fraîches… c’était toujours la même féerie…
    
    — Oh ! Qu’est-ce que c’est beau… !
    
    Je regardais dans ses yeux l’enchantement que provoquait chez elle l’entrée dans le cercle magique que j’avais découvert presque trente ans auparavant.
    
    M’étant pratiquement égaré alors que je cherchais des champignons… Il fallait absolument que j’arrive à faire la pige à Thomas en trouvant les premiers avant lui ! J’avais longtemps marché dans ce qui m’apparaissait de plus en plus comme une forêt primaire… il pleuvait, de ces grosses pluies atlantiques qui vous trempent aux premières gouttes… je continuais pourtant à marcher, à chercher, m’obstinant malgré les trombes d’eau qui s’abattaient sur la pente, persuadé que je ne pouvais que trouver.
    
    Je trouvai… Tout autre chose que ce que je cherchais ! Mais cela mit un point final à mes recherches : je basculai en mode retour.
    
    Trempé jusqu’aux moelles, grelottant de froid, je m’enfuis, espérant un abri…
    
    Je ne pouvais que revenir le lendemain. Ce que j’avais eu le privilège de contempler, même dans les conditions où je l’avais découvert, était une merveille.
    
    Comme souvent ici après de fortes pluies, le lendemain, il faisait un soleil ...
    ... radieux. Au matin, je me mis en quête de ce qui m’était apparu comme un endroit de rêve. Des fougères qui s’égouttaient de trop de pluies de la veille, s’élevaient des buées et, dans le paysage ouaté, je marchais, arpentant les chemins et les sentes pour retrouver ce coin de paradis.
    
    À l’époque, la grande édition nous faisait découvrir les romans de Tolkien et tombant un jour sur un passage de « Bilbo le Hobbit », je lus la description d’une traversée de forêt si empreinte de magie que je ne pus m’empêcher de sourire. En fait, ce coin me la rappelait !
    
    Je ne sais plus depuis combien de temps je cherchais, mais je ne souriais plus… j’étais trempé, il devait être midi, j’avais faim… Plus rien dans les jambes !
    
    C’est alors que je reconnus l’antique châtaignier que j’avais trouvé si beau la veille.
    
    Un quart d’heure plus tard, j’étais assis au milieu d’une féerie dont même Tolkien n’aurait pu rêver.
    
    Cet écrin de pureté absolue, de beauté première, je ne pouvais le divulguer à personne qui ne le méritait… J’y avais amené Cilou, ma fille adorée… et toi ma Lilia.
    
    — Ma chérie, tu es chez toi !
    — Qu’est-ce que c’est beau… ! Mais, qu’est-ce que c’est beau… !
    
    Sans dire un mot, je pris dans mes bras et embrassai longuement ma jolie fée, puis commençai à remonter son T-shirt… elle leva les bras dans ce joli geste d’abandon que j’aime tant voir aux filles, je baisai dévotement les petits seins orgueilleusement dressés… Je me baissai, entourant sa taille, déboutonnai et ouvris ...
«12...141516...21»