Lilia
Datte: 08/08/2025,
Catégories:
fh,
Auteur: Iovan, Source: Revebebe
... il y a cinq ans… !
Nous passâmes dans la vaste salle à manger au parquet raboteux meublé de grandes tables couvertes de toile cirée et de bancs, les fenêtres du mur nord s’ouvraient sur un paysage grandiose que je désignai à ma belle :
— Tu reconnais ?
— On dirait… la falaise ?
— Oui, c’est ça… regarde à droite… tu le vois ?
— Oui, oui… Le chemin et l’arbre au-dessus… Oh, super !
Pas de bisous ni de démonstration d’affection… j’en avais pourtant bien envie… mais ici on ne rigole pas avec ça et je ne voulais pas me griller avec ma vieille copine !
Nous étions installés, les coudes sur la toile cirée.
— Ricara* ?
— Baï… Bia, plazer badu zu* !
Pour le reste, il n’était pas nécessaire de commander, le menu était inflexible : asperges et thon, arolziak eta xingara*, pommes de terre à la braise et ardi gasna*… ça n’était pas négociable. La bouteille d’arnoa gorria avait été posée d’autorité devant nous… l’eau, qui coulait de partout dans la montagne, mais sur la table, elle était en option.
Mademoiselle Vif Argent était sur une autre planète…
— J’adore… ! Qu’est-ce que c’est bien, ici… ! Mais… tu m’as commandé un pastis ?
— Non, chérie… Ricara, un Ricard… c’est pour communier ! Ici, c’est comme ça !
— Alors… communions !
Elle me tendit son verre auquel je choquai le mien, la regardant bien droit dans les yeux…
— Ah, oui… ! C’est frais ! C’est bon… J’aime bien !
Elle me tendit ses lèvres, que j’embrassai rapidement.
— Seulement… ? Ben, ...
... t’es pas très motivé aujourd’hui…
— Pas motivé ? Avec toi ? Tu plaisantes, chaton ! Non, c’est uniquement pour ne pas choquer Madame… !
— Oh ! Tu chères… !
— Je t’assure, c’est très mal vu ici ! On peut trouver ça hypocrite, mais c’est comme ça… Curaille à fond ! Si Alfonso peut mater ton joli petit cul sans que tu t’en aperçoives, il ne va pas se gêner, mais si tu le lui montres tu te feras insulter, tu ne seras qu’une « sikina » : sale.
— Moi, par contre, je n’ai pas ce genre de problème : si tu me montres ton petit cul, je te fais voir ma grosse bite.
Elle rit.
Le repas fut des plus agréables, nous n’arrêtions pas de rire, ma petite chérie dévorait avec un bel appétit faisant honneur à ces mets rustiques et même au gros vin rouge, un Rioja, sûrement, qui tapait sacrément fort… Je chantonnai : « Aquel que no beba vino es un animal* ! »
Puis, il y eut le café, très certainement le pire que j’aie jamais bu, mais ma Lilia se devait de goûter ce nectar… Elle en rit ! Et comme tout repas de fête doit se terminer, nous achevâmes sur une liqueur : un Patxaran que ma belle petite amoureuse adora.
J’allai régler et nous prîmes congé de notre hôtesse.
Sur le chemin du retour, laissant le chemin, j’empruntai une sente qui bifurquait sur la gauche, serpentant dans la pente au milieu des chênes et des fougères, elle montait vers un petit vallon où je savais un endroit que je voulais faire découvrir à ma Lilia. Il fallut marcher assez longtemps et faire plusieurs ...