1. Lilia


    Datte: 08/08/2025, Catégories: fh, Auteur: Iovan, Source: Revebebe

    ... qui palpitait encore et ne demandait qu’à éclore à nouveau… Ma petite chérie retrouvait la même attitude recueillie que sur le Plateau Vert. Il n’y avait pas un bruit, pas même l’aboiement d’un chien…
    
    — Tu aimes… ?
    — Ouais, c’est beau… ! Dire qu’il y a eu de la vie, ici… comme nous… !
    
    Ma Lilia était triste… je le sentis, mais n’en dis rien. La prenant par la main, je l’emmenai.
    
    — Allez, viens… Je t’emmène déjeuner dans un petit resto super !
    — Ici ?
    — À deux pas… !
    
    C’était mon sens de la litote… il y en avait quelques milliers de plus, mais la balade était agréable tout le long du beau ruisseau et ma jolie chérie, qui avait retrouvé son humeur enjouée, marchait de son pas allègre.
    
    Passé un petit pont, nous arrivâmes à une déclivité où dans un coude de la rivière se dressait une antique et imposante maison. Elle était coiffée d’un vieux toit fatigué aux tuiles moussues, les murs chaulés grisaient bien un peu par endroits et les volets peints de rouge basque s’écaillaient, mais l’ensemble avait indéniablement de l’allure.
    
    Je connaissais cette « Venta »*, perdue dans la montagne pour y être venu au « ravitaillement » avec mon vieux contrebandier de copain, Thomas, nous y avions mangé à plusieurs reprises : la seule condition pour avoir ce privilège, était de prévenir et d’apporter son pain, ce que j’avais pris la précaution de faire. Raison pour laquelle il avait fallu zapper la plage : la seule journée disponible pour y déjeuner était aujourd’hui.
    
    Peu ...
    ... avant d’arriver, nous croisâmes le vieil Alphonso, le frère de la propriétaire, une atxuna* chargée de foin sur le dos, il nous salua, avec un regard appuyé sur ma jolie compagne. Nous montâmes les trois hautes marches du seuil pour nous retrouver dans l’antique demeure. La vieille dame nous reçut dans une cuisine qui aurait pu faire la une de ces magazines de décoration entichés de mode rétro : dans la vaste cheminée crépitait un feu qui embaumait, odeur inscrite dans la mémoire ancestrale, sur lequel était simplement posé un vieux toupin émaillé dans lequel mijotait une soupe, sur les côtés de la cheminée pendaient des bouquets de simples, aux murs chaulés étaient accrochés toutes sortes d’outils et d’ustensiles et aux poutres culottées de fumée pendaient des jambons qui séchaient dans leur torchon. Lilia était émerveillée.
    
    La vieille dame me reconnut, je lui présentai Lilia et nous échangeâmes un peu des nouvelles du « quartier », trois maisons que séparait un bon kilomètre. Elle était plutôt économe de ses paroles et nous passâmes assez vite au « magasin », peu achalandé, toutes les denrées étant apportées ici à dos d’âne ou en jeep. J’achetai une bouteille de Patxaran* que j’offris à ma chérie, une bouteille de rioja, un quart d’ardi gaxna produit de la ferme voisine, et une bouteille d’Izarra vert pour GG et Françoise.
    
    Quand Lilia me dit qu’elle voulait acheter des chewing-gums, je le lui déconseillai formellement, et lui glissai :
    
    — Elle a dû vendre les derniers ...
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