1. La révolte des démunis


    Datte: 05/08/2025, Catégories: sales, nonéro, mélo, portrait, Auteur: Melle Mélina, Source: Revebebe

    ... rencontre.
    
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    Lucas habitait dans un loft de quelque quatre cents mètres carrés au dernier étage d’un immeuble haussmannien dans le 16ᵉ. Il avait deux voitures, une Mercedes et un 4×4 qu’il utilisait uniquement pour des roads trip une à deux fois l’an.
    
    Son plus grand souci était de se décider entre s’acheter un appartement sur la Côte d’Azur ou s’offrir un voilier – pour cela, il faudrait qu’il passe son permis bateau.
    
    Membre VIP de la plupart des clubs de la nuit parisienne, Lucas était un bon vivant, il aimait les petits plaisirs de la vie. Et la vie le lui rendait bien. Souvent entouré des plus belles femmes, pas de place pour les laides, sa garçonnière était connue du tout Paris.
    
    Pour gravir les échelons, Lucas n’avait reculé devant rien, n’avait pas hésité à s’asseoir sur ses valeurs, il avait triché, il avait menti, il avait dénoncé, il avait volé, il avait couché. À présent, il y était. Enfin… presque. Son porte-monnaie n’était jamais assez gros, il lui en fallait plus, toujours plus.
    
    Lucas était un homme charmant au sourire ravageur, rares étaient les femmes qui lui résistaient et il le savait. De plus, il était doté d’un bagout de commercial, il avait beaucoup travaillé les techniques de communication, il aurait, sans aucun doute, réussi à vendre un aspirateur à une ménagère qui en possédait déjà deux, ou encore le tout nouveau sex-toy à un bonze. Il n’avait aucun scrupule à créer des besoins et il était suffisamment manipulateur pour les ...
    ... monnayer.
    
    Pour aller voir sa clocharde, il quitta son costume trois-pièces pour un simple jean, un pull et une parka. Ainsi vêtu, il se sentait de retour des années auparavant lorsque jeune étudiant, il devait bosser les week-ends dans un fast-food pour payer son loyer. Depuis qu’il avait gravi les échelons sociaux, il avait enterré son passé en allant même jusqu’à renier ses parents issus de la classe prolétarienne.
    
    En se regardant ainsi dans le miroir, il se revit à l’âge de vingt ans et ne put réprimer une moue de dégoût. Il partait du principe que l’on mérite ce que l’on a et que quand on veut, on peut. Lui y était bien arrivé, alors, pourquoi pas les autres ? À ce titre, il affichait un mépris pour les losers ou tout simplement les personnes qui ne vivaient que du SMIC et des minimas sociaux. « Prolo » était pour lui une insulte et ces derniers étaient au mieux des cafards, la France était un pays d’assistés. Avec lui au pouvoir : un grand coup de pied aux fesses et t’inquiète qu’ils iraient travailler ! Tous des fainéants !
    
    Toutefois, tel un acteur se préparant pour son rôle, devant son miroir, il s’exerça à faire des larges sourires, belles dents. Il trouva enfin celui qui ne faisait pas trop faux, le mémorisa et partit chez les ploucs du Nord, direction la côte d’opale.
    
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    Lucas avait trouvé sa perle rare : « Supertramp ». Elle était juste parfaite, presque inespérée pour son émission. Il cherchait une figure de la rue, elle avait pris cette ...
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