1. Maya à KaliPuri


    Datte: 29/07/2025, Catégories: bizarre, voyage, fdomine, Humour aventure, Auteur: Melle Mélina, Source: Revebebe

    ... hommes).
    
    Derrière ce groupe extravagant, la femme officielle du haut dignitaire accompagnée de sa fille autour de laquelle, une Ayah se tient prête à intervenir et deux domestiques, trottinent.
    
    Des gardes du corps, armés de lathi, veillent au grain.
    
    Ils me gâchent un peu la vue, mais au moins me font sourire. Je ne suis toutefois pas venue jusqu’au palais pour voir se parader un petit seigneur, seule « la vieille sorcière » m’intéresse. Lors de ma soirée en tête à tête avec le professeur Jones, à Mumbai, nos discussions se focalisèrent sur la déesse Kali. Quoique connaissant parfaitement la mythologie indienne, il m’enjoignit à rencontrer à Bangalore, celle qu’il appelait « La vieille sorcière ».
    
    Une femme à la peau cuivrée et plissée, une femme sans âge –elle est probablement plus vieille que les dinosaures, me dis-je en la regardant – une femme pour qui la déesse Kali n’a aucun secret, depuis ses adorateurs jusqu’à ses détracteurs, depuis les cultes qu’on lui voue jusqu’au mépris qu’on lui loue – habite dans le palais à l’abri du monde qui tourne, comme si on devait la protéger de la modernité pour ne pas compromettre le passé.
    
    Sa chambre se trouve au cœur du palais et il me faut négocier avec les gardes pour avoir une entrevue avec elle. Délestée de plusieurs billets – le prix à payer pour pouvoir avoir le sésame –, on me conduit devant ce que je nommerai un cagibi, c’est là que « cette vieille sorcière » m’accueille. Il n'y a aucune fenêtre permettant à la ...
    ... lumière naturelle d’inonder de chaleur cette geôle et dans cette pénombre que les bougies ont peine à illuminer, j’entrevois, en plus d’ouvrages qui paraissent dater de plusieurs millénaires, d’anthologies diverses sur les Dieux hindous, de parchemins craquants posés sur un tréteau, une étagère sur laquelle sont empilées diverses fioles, d’ampoules, de dames-jeannes. Je perçois aussi quelques serpents naturalisés, des grenouilles trempant dans des amphores.
    
    Depuis ma confrontation d’avec Optus, je suis plus encline à croire au surnaturel et je suis prête à croire au mysticisme, mais je me trouve présentement devant tous les clichés de la sorcellerie « occidentale ». Ma première impression est donc de faire face à une charlatane.
    
    — Eh bien, mon enfant, asseyez-vous ! m’invite-t-elle en me désignant un tabouret tandis qu’elle va s’installer sur un fauteuil bas sur lequel un coussin de couleur vive assure un confort d’assise.
    
    Elle parle un français impeccable, sans aucun accent, comme si c’était la langue qu’elle utilisait quotidiennement.
    
    Elle lit mon étonnement et me demande en parsi si je préfère, l’anglais, l’espagnol, le russe, l’arabe, le malais, le portugais et répète dans les langues citées la même question.
    
    Je lui réponds en flamand :
    
    — Le français, ça ira merci ! Alstublieft !
    
    Je lui explique mon entreprise et lui demande ce qu’elle sait de la secte des « Renouveaux des Morts » et de Mandalakita. Je pensais ce détour par le palais de Bangalore être ...
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