Maya à KaliPuri
Datte: 29/07/2025,
Catégories:
bizarre,
voyage,
fdomine,
Humour
aventure,
Auteur: Melle Mélina, Source: Revebebe
... gros qu’un moustique tigre. En plus de sa taille impressionnante, il arbore une jolie robe tachée de bleu dans un noir profond et une trompe mesurant bien les deux tiers de son corps. Je préfère ne pas m’attarder, si mes bras sont bel et bien enduits d’un baume répulsif, mes jambes, mes épaules et mon visage à présent à découvert ne jouissent pas de cette protection.
Plus loin, j’entends des râles de fureur, un groupe d’hommes en rage ne doit pas se trouver loin. Je devine au loin leurs silhouettes et en dénombre trois. Armée de ma machette, je dois pouvoir faire le poids, mais tant qu’à faire, autant les éviter. Je n’ai pas à les contourner puisqu’ils s’enfoncent plus profondément dans la jungle touffue.
Le sentier s’est un peu élargi et de nombreuses traces de pneus indiquent que je m’approche du palais. J’ai été trop prudente en laissant ma jeep si loin, j’aurais pu m’avancer davantage sans être aperçue de quelques gardes et j’aurai ainsi évité cette nuit atroce.
La canopée ne couvre plus le sol des rayons dardés du soleil maintenant à son zénith, la chaleur s’abat encore plus brutalement, on croirait prendre un coup de gourdin et au loin, en contrebas, s’étend la grande citadelle aux impénétrables murailles de grès. La moiteur est telle qu’un voile trouble s’est appesanti sur le décor, lui donnant un air de mirage dans lequel un palais blanc flotte entre le réel et la fantasmagorie.
La forteresse du Maharadja est située au centre d’une grande vallée comme ...
... une île blanche dans un océan de verdure. Du promontoire où je me situe, j’aperçois une grande rivière lézardant au travers de la jungle comme un serpent se déplace par ondulation. Un bateau Maharaja est amarré sur l’unique ponton menant au palais, étrangement, je ne détecte aucun mouvement sur le pont, il semble vide d’équipage. C’est un étrange bâtiment sur deux étages, en forme de ballon de rugby qui fait étalage de la richesse de son propriétaire.
À son extrême opposé, à la droite, la jungle reste sauvage, impénétrable. Peut-être y a-t-il en son sein des bâtiments, des dépendances, ou pourquoi pas des terrains de tennis, ou de polo, il est impossible de le savoir.
Devant la vaste et somptueuse demeure, un jardin à la française à la perfection formelle avec des orangeries à droite et à gauche. L’allée principale menant à l’entrée du palais est bordée de palmiers somptueux et, au bout, siègent deux imposantes sculptures représentant Kali, la déesse de la mort, la mère destructrice tirant la langue, avec un collier de crânes humains, armée de cimeterre et dansant sur le corps de Shiva.
Malgré plusieurs minutes à étudier ce panorama, je ne vois aucune âme qui vive. L’endroit paraît désertique. Je dois chasser les mouches qui me harcèlent et éponger mon front en sueur, ce temps d’observation m’a permis de reprendre un peu de force. L’endroit étant vide de monde, je me décide à passer par la grande porte, pourquoi faire compliqué ?
Toutefois, pour gagner un peu de ...