1. Marguerite et le livreur


    Datte: 31/07/2019, Catégories: fh, frousses, soubrette, pénétratio, fsodo, fouetfesse, Humour Auteur: Mia Enon, Source: Revebebe

    ... jeune fille pour devenir une bonne maîtresse de maison et une bonne épouse, sauf bien entendu comment se comporter au lit. Les chères sœurs étaient plutôt sévères et mes compagnes de classe et moi filions doux. À la moindre incartade, nous étions punies d’un devoir supplémentaire ou de dizaines de chapelets à dire à la chapelle. Et en cas d’insolence, nous étions fouettées. L’exécutrice des hautes œuvres, sœur Désirée du Saint-Prépuce, nous convoquait dans sa cellule où nous devions nous mettre à genoux sur un prie-Dieu, jupes relevées. Elle prononçait alors suivant la gravité de la faute un chiffre situé entre trois et douze. Nous devions entamer le décompte des chiffres à haute voix pendant qu’une poignée de verges s’abattait à mesure sur nos pauvres fesses et réciter à la fin « Je suis une vilaine, je l’ai bien mérité ».
    
    Pour nous venger de sœur Désirée, nous avions inventé entre couventines un jeu que nous pratiquions le soir au dortoir où nous dormions à vingt. Nous tirions au sort une victime, aussitôt baptisée Désirée et lui faisions son procès où ressortait tout ce que nous pouvions reprocher au couvent. S’ensuivait immanquablement la condamnation à un supplice rituel : la victime était empoignée, jetée sur le ventre au travers d’un lit, sa chemise de nuit relevée. Elle devait prononcer « Je suis une horrible mégère, je l’ai bien mérité » pendant que chacune des dix-neuf autres venait à son tour lui infliger une petite claque sur chaque fesse. J’ai joué plusieurs ...
    ... fois ce rôle de sœur Désirée et ne peux m’empêcher d’éprouver un certain trouble à son souvenir. Trouble encore renforcé quand je repense à ma chère amie Olympe de Jouve et aux fessées pour de rire que nous nous administrions parfois clandestinement quand nous nous retrouvions seule à seule dans un recoin caché de l’internat, sous l’aimable prétexte de nous entraîner à résister aux sévices des religieuses.
    
    À dix-sept ans mes parents me firent sortir du couvent pour me présenter au monde. J’ai passé quelques mois délicieux à découvrir Paris et ses merveilles, du bal des débutantes au jour de mes fiançailles. Mon père, Henri des Essarts, dont j’étais la fille unique et l’héritière, entendait me marier au mieux de ses intérêts. Il possédait des sucreries dans l’Oise, où une de ses relations d’affaires, Gaston Humbert, venait de se faire élire député. À quarante ans, Gaston était encore célibataire et possédait une belle fortune. Le gendre idéal. Si bien qu’un beau jour de mai 1900, l’église Saint-Philippe du Roule vit célébrer le mariage très mondain de mademoiselle Marguerite des Essarts, votre servante, âgée tout juste de dix-huit ans, avec monsieur Gaston Humbert.
    
    La nuit de noces suivit dans un grand hôtel parisien. J’y ai enfin compris ce qu’avait tenté de m’expliquer la veille ma mère à mots tellement couverts que je m’étais imaginée les supplices les plus abominables. Je fus un peu choquée de découvrir ce qu’il en était en réalité, mais grâce au ciel Gaston était un ...
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