1. Marguerite et le livreur


    Datte: 31/07/2019, Catégories: fh, frousses, soubrette, pénétratio, fsodo, fouetfesse, Humour Auteur: Mia Enon, Source: Revebebe

    J’ai payé ses huit jours à Pierre et l’ai invité à vider les lieux immédiatement. Je ne supporte pas la familiarité chez les domestiques et il s’était tout simplement permis de me tapoter les fesses alors que je passais devant lui dans le grand salon. Je l’avais pourtant bien prévenu : être accueilli de temps à autre dans mon lit la nuit ne lui donnait aucun droit dans la journée. Et voilà, il va me falloir rechercher un nouveau chauffeur-maître d’hôtel-factotum (et letotum n’est pas moins important que lefac !) Quelle corvée. Quoiqu’en dix ans de veuvage je n’ai pas eu trop de mal à en trouver : il y a eu avant Pierre et successivement Léon, Charles premier, Victor et Charles deux. Dans tous les cas j’ai dû m’en séparer parce qu’ils finissaient par croire que le fait que certains soirs, une fois la cuisinière et les petites bonnes couchées, je laisse devant eux tomber mon mouchoir, leur donnait d’autres privilèges que ceux que je leur accordais généreusement entre deux draps pendant une heure ou deux. Victor a même cru trouver là l’occasion d’un fructueux petit chantage et a prétendu monnayer sa discrétion. Mal lui en a pris ! Le commissaire du quartier est un vieil ami, d’ailleurs totalement inoffensif pour la gent féminine. Il m’est très reconnaissant de le recevoir régulièrement quand je donne un dîner et d’inviter le même soir entre autres convives un jeune avocat qui ne le laisse pas indifférent. Il a suffi que je lui dise sans autre détail que Victor m’ennuyait et ...
    ... que je cherchais un moyen discret de m’en débarrasser : trois jours après, j’apprenais que mon gaillard, accusé de désordre sur la voie publique, n’avait pu faire classer l’affaire qu’en s’engageant à quitter définitivement Paris.
    
    À ce petit risque près, rien de plus pratique, quand on est comme moi veuve et aux approches de la quarantaine, que d’avoir sous son toit un beau gars vigoureux à son service. Je ne veux en aucun cas prendre un amant dans mon milieu où tout se sait très vite, je tiens trop à ma réputation. Quant à me remarier, pas question, je tiens aussi à ma liberté, sans compter que la rente plus que généreuse que m’a laissée Gaston par testament s’interromprait en cas de nouvelles noces. Et puis je ne déteste pas être dans ma chambre traitée comme une moins que rien par un domestique au vocabulaire fleuri et aux gestes osés, dont je sais qu’il reprendra sa place une fois la porte repassée. Du coup je lui laisse prendre des privautés qui ne seraient pas de mise entre époux de mon monde. Jusqu’à et pourquoi pas de menues violences qui mettent un peu de sel dans nos ébats : si je veux demeurer la patronne partout ailleurs, il ne me déplaît pas d’être parfois dominée au lit par un rustaud qui me possède sans ménagement en me soufflant des mots crus à l’oreille.
    
    Ce goût pour les hommes du peuple m’est venu deux ans après mon mariage. J’avais été élevée comme une oie blanche dans un couvent. On y enseignait les humanités classiques et tout ce que doit savoir une ...
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