Une femme naturelle - Histoires de Sexe

Une femme naturelle

... avec les moyens du bord, le tout arrosé d’un petit vin du coin. S’en suivit café, pousse-café et bonne humeur. On discuta de longues heures à bâtons rompus, en parlant de tout, de rien, de musique, de spectacles, de nature aussi, ses trois principaux centres d’intérêt, sujets sur lesquels elle était intarissable. En particulier, la nature était vitale pour elle et à préserver à tout prix ; elle adorait les plantes, les arbres, les animaux, les cours d’eau, les forêts. Du temps où elle pouvait encore se mouvoir, elle passait des journées entières dans la campagne environnante, à admirer les couleurs, à respirer les odeurs, à écouter le chant des oiseaux.

— J’ai raté ma vocation, j’aurais voulu être garde-chasse, forestière ou vétérinaire.

Sur les coups de 18 h, je me suis affalé sur le canapé et ai piqué un petit roupillon. J’avais les yeux embués d’alcool et il aurait été déraisonnable de reprendre la route dans cet état. Le soir venu, elle me proposa de rester dormir chez elle et de ne repartir qu’au petit matin.

— Mais pas dans mon lit ! crut-elle utile de préciser. Ne t’inquiète pas, il y a d’autres chambres à l’étage, il suffit de sortir les draps.

Malheureusement, j’avais des réunions importantes le lendemain matin et préférais rouler de nuit, plutôt que de repartir à la fraîche.

Une accolade un peu trop appuyée, pleine d’envie et de sentiments partagés, un long baiser qui n’en finit plus et je repris la route en pensant à ma nouvelle conquête.

3 – ...

... L’envie d’approfondir

Cette longue journée passée ensemble nous avait rapprochés. Cette femme, par ailleurs avenante et facile à vivre, était en plus intelligente et intéressante dans ses propos. Militante écologiste convaincue, mais pas du genre de celles qui hantent les salons parisiens, elle avait toujours vécu en pleine cambrousse, et chichement avec les bouseux du coin.

Nos échanges devinrent par conséquent beaucoup plus fluides et décontractés. C’était un vrai plaisir de la retrouver plusieurs fois par jour, pour tchatter avec elle, et je crois que le plaisir était partagé et que le désir se faisait sentir.

Mais mon agenda était très chargé et je n’avais pas trop le loisir de retourner dans son coin perdu, d’autant plus que je devais m’occuper de mon équipe de foot la plupart des week-ends.

Au bout d’un certain temps, elle commença à s’impatienter, preuve que notre rencontre lui avait vraiment plu, et qu’elle avait une forte envie de me revoir.

— Tu sais ce que je regrette le plus ?
— Non, que regrettes-tu ?
— De ne pas t’avoir laissé me peloter !
— Tu en avais envie ?
— J’ai joué bêtement ma prude, j’ai minaudé. Évidemment qu’il ne faut jamais se donner à un homme la première fois. Mais que faire quand on en a soi-même très envie ?
— Humm ! Tu étais mouillée ?
— Trempée, tu veux dire, et pas qu’un peu, le lac du Connemara ! Tout l’après-midi, à table, et même après ton départ.

À partir de cette confidence, nos conversations devinrent nettement moins ...