Les sorcières de Lancosme
Datte: 16/07/2025,
Catégories:
nonéro,
fantastiqu,
sorcelleri,
aventure,
fantastiq,
Auteur: Melle Mélina, Source: Revebebe
... quoi il en retourne avec mes deux compères ou descendre… J’entends clairement un chant, une mélopée fredonnée par une petite fille. Tel un chant de sirène, je suis comme envoûtée, il faut que j’aille voir à quoi cela correspond ! À peine descendue une marche, la demande de Ganja devient si insistante, qu’il me faut faire machine arrière et rejoindre mon équipe.
Je quitte la cuisine et arrive dans la pièce en bois. La première chose que je vois, c’est mon petit couple d’amoureux dans les bras l’un de l’autre, mais ce n’est pas par tendresse, leurs visages sont livides. Le corps tremblotant, des gouttes de sudation coulant depuis les tempes, Ganja me désigne le mur du doigt. À mon tour, mon regard se porte vers la direction proposée, et je vois du sang couler sur toute la hauteur et la largeur du mur.
Je reste interdit, stupéfait par ce qui dégouline du mur, je n’en crois pas mes yeux, ma raison vacille, je deviens folle. Du sang coule sur les lambris et bientôt un mot se dessine :
Je voudrais hurler, mais aucun son ne sort de moi. Il faut absolument que je me calme. Telle une litanie, je me répète : ce n’est pas réel, ce n’est pas réel, ce n’est pas réel. CE N’EST PAS RÉEL ! Je suis terrifiée et bien que je ne sois pas la personne la plus courageuse du monde, je décide, plutôt que de m’enfuir, me confronter à ce phénomène paranormal. Je filme le mur sur toute sa longueur et bientôt le mot disparaît et le sang reprend sa descente vers le sol.
Un long silence s’est ...
... installé avant que Ganja ne le rompe :
— Bordel ! C’était quoi ça ?
— J’en sais rien, Ganja, j’en sais rien… J’en sais rien.
J’ai le souffle coupé par cette incroyable expérience. J’ai toujours dans le coin de la tête l’idée qu’il s’agit d’une farce de nos hôtes, une farce particulièrement bien orchestrée et aux prouesses techniques exceptionnelles. Le fait de croire en un artifice me permet de ne pas sombrer dans une peur indicible à laquelle mon instinct me pousse.
— J’en sais rien, mais je vais bien finir par comprendre…
Alors que je me penche pour prélever un peu du sang, qui à présent doit se trouver au sol, force est de constater qu’il n’y a plus aucune trace de ce mirage. Heureusement que j’ai tout filmé. Céli semble un peu s’apaiser et avec elle l’effroi, dans lequel nous étions, diminue.
Ganja m’explique que tout a commencé lorsque nous nous sommes séparés – comme s’il y avait une intelligence maline derrière tout ça. Séparés ? Soudain me revient en tête, cette voix de petite fille dans la cave. Telle une obsession, je ne peux réprimer l’envie d’y retourner.
La porte menant aux caves est restée ouverte, le courage me fuit, je reste devant cette porte grande ouverte à ressentir le froid qui en sort sans oser ne fut-ce que poser un pied sur la première marche.
C’est en tremblant de tous mes membres que je m’enfonce dans la gueule du monstre. Une odeur de soufre m’incommode les narines et c’est le bourdonnement d’une grosse mouche qui perturbe mon ...