1. Matrone et Domina : Tullia, une patricienne hypersexuelle dans la Rome impériale (42) : « Les délices du genre humain »


    Datte: 13/07/2025, Catégories: Partouze / Groupe Auteur: Olga T, Source: Hds

    ... » et d’éloigner Bérénice et Tullia.
    
    S’étant retiré en 89 des responsabilités confiées 20 ans auparavant par Vespasien, Quintilien recueille les confidences de Tullia, qui vit à ce moment-là sagement à Baïes, essayant de se faire oublier de Domitien.
    
    Quintilien partage avec Juvénal ces confidences très complètes de Tullia et fournit à l’écrivain deux documents essentiels, en premier lieux le rapport au sujet de Tullia, rédigé en 57 par Caenis à l’attention de son amant Vespasien et destiné à empêcher le mariage de la patricienne et de Titus. Ce document a été complété en 80 par les espions de Domitien, dans le but d’atteindre Titus à travers sa compagne. Ces deux brulots ont été réalisés à charge contre Tullia, qualifiée par Domitien de « putain, pire que Cléopâtre, Julie (fille d’Auguste) et Messaline réunies ».
    
    Les exploits de Tullia, Juvénal en avait entendu parler lorsqu’il avait commencé ses investigations pour écrire son œuvre. À Suburre, il avait recueilli les confidences de la célèbre « lena » Rufina (voir chapitre 14 « Lysisca et Danaé à Suburre »). C’est par Rufina que Juvénal apprendra que Messaline, déguisée en Lysisca, venait se prostituer dans le lupanar de Rufina et de Quintus. Mais elle a aussi parlé d’une patricienne qui l’accompagnait et qui se faisait appeler Danaé, « encore plus chaude que Messaline. J’ai su plus tard que cette Danaé était Tullia, la fille du sénateur Marcus Tullius Longus. C’est quand elle a fait rechercher une autre prostituée, ...
    ... Epicharis, avec qui elle a vécu, et qui a fait partir du complot contre l’empereur Néron. »
    
    Quintilien est mort en 96 et Martial en 103.
    
    Pourtant, prudent, craignant la réaction de Trajan et des proches de Tullia, Juvénal ne se sert pas de tout cela dans ses « Satires ». La situation change quand, après la publication des Chapitres « 1 à 14 », l’empereur Hadrien décide d’exiler Juvénal en Égypte. Les contemporains ont vu dans ses propos des allusions à l'actualité, ce qui lui vaut, en 127, sur décision de l’empereur, l'exil en Égypte, sous couvert d'une vague mission militaire.
    
    Juvénal évoque longuement l’Égypte dans sa Satire XV. Il profite de son exil pour parcourir l’Égypte, jusqu’à Syène (Assouan). Ce voyage lui permet de visiter les monuments égyptiens. Juvénal s’intéresse de longue date au culte d’Isis, qu’il considère, avec les autres influences orientales, comme contribuant à la décadence des mœurs des Romains et en particulier de leurs épouses. Il visitera les sanctuaires isiaques d’Isiopolis, de Coptos, d’Akhnîm et de Philae et y découvrira des traces du passage de Tullia, ayant ainsi confirmation des accusations que portait Domitien : Tullia a bien été Néférou, prostituée sacrée au service d’Isis.
    
    Juvénal, ayant aussi appris les liens des Antonins avec les familles de Tullia et de son amie Fausta, se lance alors, pour se venger de son exil, dans la rédaction de son « Histoire de Tullia, fille du sénateur Marcus Tullius Longus » ». Juvénal meurt à Syène ...