J'ai eu 30 ans
Datte: 01/07/2025,
Catégories:
fh,
couple,
anniversai,
amour,
reconcil,
caresses,
pénétratio,
nostalgie,
portrait,
Auteur: Amarcord, Source: Revebebe
... faire la nouba, pas pour porter mon barda. »
Et il tint parole. Nous reçûmes en juin sur notre boîte à messages une invitation à une grande fête «ultrabobo, ultrabamboche et eco-décibellesque : faisons chier ces cons d’oiseaux ! Ah, j’oubliais, pour ma pendaison de crémaillère, pas besoin de fleurs, de pinard, ni surtout de robot Moulinex. Soyons écologiquement corrects ! Ramenez simplement vos fraises, et puis attendez-vous à loger ici, vu l’état dans lequel va vous mettre mon bar. »
⁂
La chaleur était encore intense, ce soir-là, quand nous avons rejoint le mystérieux point de rendez-vous que Ben nous avait transmis par un texto sibyllin livrant des coordonnées GPS. Ce scénario digne d’unerave party s’est confirmé quand nos trois bagnoles en convoi ont atteint l’extrémité d’une voie sans issue en plein bled, au milieu des terres agricoles, à quelques kilomètres à peine à l’est des pistes de Roissy : on entendait au loin la rumeur des gros porteurs en approche. On aurait pu craindre l’erreur d’itinéraire, mais Jérôme a pointé du doigt une bicoque isolée, devant laquelle était rangée l’éternelle Twingo rouge.
On avait tous désobéi, en lui amenant des cadeaux. Je lui ai remis la grande toile que j’avais peinte, son portrait, et il ne m’a pas fait de reproche, au contraire, il a semblé touché et même fier. «Plus besoin de miroir. Cette image-là sera plus fidèle s’il me vient l’idée bizarre de vouloir me regarder en face. » Et puis il nous a invités à découvrir la ...
... guinguette qu’il avait improvisée au jardin, en se servant allègrement au parc à conteneurs : panneaux de coffrage à béton assemblés en piste de danse, grandes bobines de câble vides servant de mange-debout, ballots de paille échelonnés en gradins pour les espaces de repos, lampions colorés en guirlandes de Noël rafistolées…. Et puis il y avait le bar, bien sûr : des brouettes remplies de glace où il suffisait de puiser pour boire sans soif, et manifestement, Ben avait déjà pris un peu d’avance.
— Ça a dû te réclamer un travail de dément ? a observé Jules en admirant le décor.
— Le secret, c’est de bien s’hydrater.
— T’y vas pas un peu fort, ces derniers temps ?
— Traduction : «Je m’inquiète pour toi, mon ami alcoolique ». Ose le mot !
— Fais-toi aider, Ben.
— Bonne idée. On commence par quoi ? La bibine, le tabac, les petites pastilles qui rendent joyeux sur ledance floor ? Ça va m’en faire, des stages. Je vais voir du pays. Et puis à ton avis, pourquoi l’ours va-t-il creuser sa tanière ailleurs ? C’est trop tentant, à Paris. Un supermarché ouvert 24 heures sur 24.
— Tu ne passerais pas d’un extrême à l’autre, par hasard ?
— Et puis quoi, sinon ? Virer bobo urbain comme vous tous ? Admire l’homme nouveau, celui du futur, le bobo rural : un mode de vie assorti à ma dégaine de bûcheron, une empreinte carbone de moine anorexique, et puis de bons légumes bio à fumer sans crainte !
— Tu vas pas t’emmerder, tout seul dans ta campagne ?
— Bien sûr que si. Et dès que vous ...