J'ai eu 30 ans
Datte: 01/07/2025,
Catégories:
fh,
couple,
anniversai,
amour,
reconcil,
caresses,
pénétratio,
nostalgie,
portrait,
Auteur: Amarcord, Source: Revebebe
... chaque étreinte, chaque caresse, chaque instant précieux, et ce n’était pas bavard, c’était musical, ses mots faisaient tourner mon corps dans la valse, ils disaient le parfum de ma peau, le goût de mon sexe, les petits cris presque muets que je poussais quand il venait en moi, l’empreinte de mes dents sur son épaule… Ses mots se bousculaient, ils formaient une chanson, je devenais la chanson dont il murmurait les paroles.
Fiona la secrète
Fiona l’audacieuse
Fiona l’impatiente
Fiona l’amante au corps ferme
Fiona l’émotive, aux fragilités de porcelaine
Fiona la sauvage, l’indienne farouche qui monte à cru
Fiona l’archère, qui décoche ses flèches un peu cruelles
Fiona la gourmande, un parfum d’agrumes, un croquant de biscuit
Fiona la fantasque, l’imprévisible, la fille du vent
Fiona la douce, parfois
Fiona le feu, souvent
Fiona la libre
Fiona, la femme
Plus il parlait, plus mon désir montait, il grimpait sur mon corps, il fourmillait, comme les minuscules pattes d’une armée de fourmis rouges ; c’était troublant, c’était perçant et voluptueux, un lancinant mouvement qui me poussait à m’approcher toujours plus près de son corps, orteil après orteil, millimètre après millimètre, je sentais presque sa chaleur irradier, son désir brûler.
Et puis je fus contre lui. Mes tétons ont touché son torse, les lèvres de mon sexe ont frotté sa queue ferme, et ce fut aussitôt comme une décharge électrique, un court-circuit, mon corps ...
... s’est affolé, mon souffle s’est suspendu.
J’ai joui.
⁂
Nous avions la réponse, mais elle ne me suffisait plus. Je me suis pendu à son cou, il m’a hissée contre lui, peau contre peau, bouche contre bouche, ses bras fermes soutenant mes cuisses ouvertes sur son ventre, mes jambes refermées sur son corps comme une pieuvre emprisonne sa proie. Il me soulevait haut, plus haut, nous étions comme les passagers du wagonnet grimpant sur la rampe des montagnes russes, partagés entre pure excitation et pur effroi, et puis tout a basculé, tout a dévalé, il s’est engouffré en moi, et nous n’avons plus cessé de nous envoler et de chuter ensemble, appuyés contre la porte, puis sur le sol où je montais et m’effondrais sur lui en de savants grands huit, tout était émotion, sensations puissantes, du sexe en apesanteur, et la jouissance qu’il luttait pour retarder a fini par jaillir en moi. Nous étions trempés de sueur, nous étions vaincus. Nous étions à nouveau ensemble.
— Tu sais que tu es beau ?
— Plus beau que Raphaël ?
— Idiot ! Tu te souviens de ce que je t’avais promis, dans le parc ?
— Tu m’as un jour promis quelque chose ?
— Ton portrait. Il sera musical, lui aussi.
Je me suis levée, j’ai saisi un pinceau. J’ai cherché le morceau qui convenait, et ce n’était pas du Dylan, j’ai poussé sur le bouton, et l’inspiration est aussitôt venue.
— Tu m’as décrite. À moi de te peindre…
Voilà, c’est tout.
J’ai eu trente ans.
Je suis contente.
Bonsoir.