1. Le grand appartement


    Datte: 17/06/2025, Catégories: fh, fplusag, douche, extraconj, diffage, Auteur: Amateur de Blues, Source: Revebebe

    ... qu’il avait amenées pour qu’elle les lise, les lunettes d’Olympia, le tableau sur le mur d’en face qui représentait des péniches sur le fleuve, un tableau triste qui rendait la situation encore plus pénible. Puis Olympia se mit à parler, d’une voix nouvelle, fragile qui lui serra les tripes :
    
    — C’est Philippe. C’est mon mari. Il vient d’appeler. Il ne rentrera pas ce week-end. Il va directement de Paris à Hong Kong, je ne sais pas comment il fait. Le monde entier est confiné, en Chine les règles sont encore plus strictes et lui, il va à Hong Kong dans un des seuls avions qui volent encore. Là-bas, comme il sera confiné, il ne sait pas quand il pourra rentrer. De toute manière, il se moque de rentrer. Je ne l’intéresse plus. Il m’a épousée parce qu’il n’a pu faire autrement, j’étais sa conquête du moment, il était très fier de me présenter à ses amis et à ses clients et j’étais enceinte. Et voilà, fin de l’histoire. Je ne pouvais plus travailler dans sa boîte alors il m’a installé dans un bel appartement avec mon bébé et il est reparti vivre ses aventures, le travail, le poker, certainement des femmes, des jeunes filles, plus jeunes, toujours plus jeunes. C’est sa manière de ne pas vieillir, une manière ridicule mais il semble que ça marche. Il a dix ans de plus que moi et il court le monde, il picole et il baise. Moi je reste là à l’attendre, à essayer d’être encore jolie et intéressante quand il rentre, je ne sais pas pourquoi, parce que c’est mon mari sans doute et que ...
    ... je suis prise comme tout le monde par les conventions sociales. J’essaye et ça ne sert à rien. Quand il est là, il lit le journal, passe son temps sur internet et pendant les repas il baille d’ennui. Et maintenant que le confinement pourrait être une bonne excuse pour rentrer et être un peu là avec moi, il rentre encore moins, il fuit à l’autre bout du monde. Remarque, c’est mieux pour vous, vous ne serez pas obligé de retourner ce week-end dans votre horrible petite chambre. Pour le moment, vous m’excuserez mais j’ai besoin d’être un peu seule, finalement vous ne cuisinez pas si mal et donc, vous pouvez vous débrouiller très bien sans moi. À demain, Antoine.
    
    Elle se leva, traversa la pièce tandis qu’il regardait son cul se balancer au rythme de sa marche et disparut dans le couloir. Le soleil de la fin d’après-midi entrait à flots dans la pièce, depuis le début du confinement, il faisait toujours beau et Antoine avait terriblement envie de sortir, de marcher dans les rues sans penser à rien, d’écouter de la musique en buvant des bières, loin de cet appartement où ses sentiments devenaient trop complexes. Les larmes et les aveux d’Olympia lui avaient fait prendre conscience qu’il ne désirait pas seulement cette femme, il en était profondément amoureux.
    
    Jeudi matin. Antoine avait mal dormi. Il pénétra dans la cuisine, inquiet, se demandant si la meilleure solution ne serait pas de partir pour laisser son hôte tranquille. Cela lui semblait agréable d’être materné par une ...
«12...8910...17»