1. Mourir d'aimer, ou presque (1)


    Datte: 09/06/2025, Catégories: fplusag, jeunes, profélève, init, rencontre, prof, Auteur: Geg Folie, Source: Revebebe

    ... vous détendez, vous vous concentrez, et vous répondez à mes questions, comme la première fois… en réfléchissant et sans crainte si vous vous trompez, d’accord ?
    — Oui madame !
    
    Je ne sais pourquoi, je me sens totalement détendu et suis très vite concentré. Du coup, je ne subis plus un interrogatoire, ne me sens plus un petit garçon, mais un étudiant qui répond à des questions, gagne en confiance, s’autorise même quelques commentaires un peu drôles, auxquels elle réagit par des sourires, et même quelques rires. Je vais jusqu’à me permettre quelques questions qui me sont venues au cours des révisions. Elle y répond souvent par d’autres questions« et vous, qu’en pensez-vous ? ». J’oublie la prof ! J’ai l’impression qu’elle l’a elle-même oubliée ! Nous avons un dialogue entre adultes qui échangent des arguments. J’adore quand elle me dit :
    
    — C’est intéressant cette analyse, je n’y avais pas pensé, vous devriez y réfléchir et approfondir.
    
    Le jus de fruits arrive à nouveau. Elle complète la fiche « Priorités » la recopie, et vient s’asseoir à ma droite près de moi ; je devrais dire contre moi ! Un moment inoubliable pour Julien !
    
    — Gérard, je vous félicite. Vous avez bien travaillé, et je peux vous dire que si vous poursuivez à ce rythme, vous serez très vite à niveau. Je suis aussi très contente du chemin que vous suivez… Aujourd’hui, vous m’avez montré de nombreuses qualités. Vous êtes resté concentré, comme quoi quand vous le voulez… vous prenez du recul, ...
    ... réfléchissez, vous posez des questions sur vos lectures, et me confirmez que vous êtes intelligent, ce dont je ne doutais pas.
    
    Ouahouh !
    
    — C’est grâce à vous madame, vous savez me mettre en confiance.
    — Je vois que vous avancez vite, mais nous devrons en reparler. Alors, le programme !
    
    Ah non, ma Louise, tu ne vas pas redevenir la prof ? Eh, si ! Elle me tend le papier :
    
    — Voilà, mon petit Gérard, ce qu’il vous faut travailler pour la prochaine fois.
    
    Quand elle me tend la feuille, nos mains se frôlent, je suis totalement envahi par son parfum dans lequel je crois trouver des notes florales (myosotis, violettes, lilas… ?), et en arrière, des senteurs d’agrumes (citron à coup sûr, peut-être mandarine ou orange). Certes, je ne suis pas un « nez », mais c’est léger, aérien, printanier ! Je suis tout contre elle.
    
    Louise me sort de mon extase :
    
    — Vous allez trouver que c’est beaucoup, mais je vous rassure, vous avez quinze jours. Nous ne nous verrons pas la semaine prochaine. Ma fille fait son gala de danse mercredi soir. Exceptionnellement, mon mari viendra y assister et s’est arrangé pour ne repartir que le dimanche soir puisqu’il y a le pont du 8 mai !
    
    J’ose une question que je veux discrète :
    
    — Ah ? Il ne travaille pas à Mâcon ?
    
    Je me dis que je suis en train de m’immiscer dans sa vie privée, et qu’elle ne va pas me répondre. Mais la réponse arrive tranquillement :
    
    — Non, Gérard. Il est enseignant-chercheur à l’université de Lyon, et d’habitude ne rentre ...
«12...567...10»